Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Livres
«Aplovou»
*Jean-Paul Brohez pratique la photographie là où il vit, que ce soit en voyage, chez ses amis ou chez luidans le Condroz.
Jean-Paul Brohez le promeneur, le jardinier, le cueilleur de champignons, glâne ses images plutôt qu'il ne les prend : il photographie naturellement les choses au gré de ses rencontres, il ne provoque ni ne cherche ses sujets, aime pratiquer la photographie avec légèreté, considère que les «choses» lui apparaissent et que les photographies lui sont données. Chaque image reçue est un cadeau pour le photographe, et en tant que telle, elle mérite la plus grande attention.
Il n'en reste pas moins que Jean-Paul Brohez est photographe et qu'il maîtrise avec subtilité l'agencement des masses et des couleurs dans ses images. En donnant forme à sa vision, il cherche à en préserver le côté vivant, à ne pas étouffer les images par la grammaire et le style ; il intervient toujours le moins possible, légèrement.
Pour lui, le plaisir de la photographie réside dans le fait d'être présent au monde, d'être vivant, de voir et de partager ses émotions.
Tenter d'expliquer son travail serait un contresens puisque l'auteur lui-même nous demande de ne pas chercher à comprendre, d'être ouvert et disponible et de regarder ses images comme on écoute de la musique… de simplement recevoir ses images.
La gratuité, c'est super, non?
Jean-Louis Godefroid (Contretype)
* La richesse, c'est ce qui me frappe d'emblée. Une richesse des humbles, des simples, à qui appartient le monde. Le monde se retrouve dans ses photographies. C'est encore plus évident dans son dernier livre «Aplovou» (ceux qui sont arrivés avec la pluie), dans la lignée des précédents.
Hubert Grooteclaes disait : «C'est facile de faire une bonne photographie: il suffit de supprimer tout ce qui est laid!». Jean-Paul Brohez a une autre méthode: tout accepter… mais donner la bonne place à chaque chose. (…) Tout accepter, c'est aussi laisser toutes les interprétations possibles, suggérer bien des niveaux de lecture…
(…) Il y a du Saint Benoît Joseph Labre –qui par humilité cachait son immense dévotion-chezJean-Paul Brohez. Jean-Paul, lui, cache son métier, son savoir faire de photographe. Et pourtant il est là. Très grand. C'est même une condition indispensable pour réussir ce genre d'images, ce genre de livre. Unique. Sinon, on est dans le n'importe quoi, l'aléatoire complet. Or ici, on a affaire à une œuvre parfaitement maîtrisée, mais ouverte. Rare.
Jean-Louis Vanesch