Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Livres
En janvier 2002, reclus à Ramallah, Mahmoud Darwich a écrit ce poème, composé d'une centaine de fragments, en réaction à l'offensive de l'armée israélienne dans le territoire palestinien autonome.
Poème immédiat, où chaque fragment capte un moment, une scène, une pensée fugitive, il ne marque pas moins le début d'une nouvelle étape dans l'itinéraire du poète.
Les images de Palestine d'Olivier Thébaud sont le fruit de six voyages en Cisjordanie et à Gaza durant les trois dernières années. Elles n'illustrent pas le poème, mais le prolongent d'un douloureux témoignage sur le paysage dévasté où il est né.
Cette photographie-là n'arrive pas par hasard dans ce livre-là. Sans doute la texture de ce poème, de nature visuelle, s'apparente-t-elle particulièrement bien à ce témoignage photographique pris sur le vif. Il se trouve que l'essence de cette photographie-là, en prime, est poétique. Peut-être parce que démarquée de l'imagerie stéréotypée qui fait invariableme t de la Palestine un théâtre d'affrontement avec photos coups de poing ou un lieu des écritures avec images bibliques, elle choisit de privilégier les temps faibles, de s'attarder, dans ce qui peut sembler hors champ. En réalité, c'est la vie, plus forte que tout, qui est là radicalement cadrée. Au coucher du soleil, l'atmosphère est pesante, le paysage dévasté, mais on continue d'allumer du feu dans les pierres pour préparer le thé.
Magali Jauffret