Projections du 09/05/2007 au 20/05/2007 Terminé
Du 9 au 20 mai : tous les jours de 17h à 19h, sauf le lundi
Projection des films et vidéos de Jürgen Nefzger et Jean-Christian Bourcart, lauréats des Prix Photo du Jeu de Paume 2006, dans le cadre de l'exposition présentée à l'Hôtel de Sully du 23 avril au 3 juin 2007.
17h00 Jürgen Nefzger
Valdecaballeros, Espagne, 2006, 15'
17h15 Jean-Christian Bourcart
(de) la fenêtre, Paris, 1994-1999, 26'
Elvis, Bosnie, 1993-1996, 65'
Jürgen Nefzger
Valdecaballeros
Espagne, 2006
vidéo, 15'
Réalisé en février 2006 et présenté sous la forme de tirages photographiques argentiques et d'un diaporama narratif vidéo projeté, Valdecaballeros est un regard attentif aux traces d'une histoire symptomatique du développement industriel : celle de Valdecaballeros, vallée d'Estrémadure en Espagne. En 1974, le gouvernement de Franco décide la construction d'une importante centrale nucléaire à Valdecaballeros. La mise en place du projet se fait grâce à de nombreux mensonges : le contrat signé par la mairie prévoyait ainsi l'installation d'une usine à pneus et non d'une centrale. Mais alors qu'elle est quasiment achevée, qu'un quartier a été créé ex nihilo pour les ingénieurs et qu'un barrage de retenue d'eau est construit, les gouvernements de la transition décident d'abandonner le projet. Après une croissance folle dans les années 1970, où le village a vu jusqu'à 5000 ouvriers travailler sur le chantier, les années 1980 et 1990 ont signifié la fermeture des hôtels et restaurants tout juste ouverts et une forte émigration. Aujourd'hui, la centrale est toujours sur place, en ruine, témoin de l'histoire de ce village marqué par les conséquences désastreuse de l'inconstance du politique.
Jean-Christian Bourcart
(de) la fenêtre
Paris, 1994-1999
betacam SP, 26'
production : DAP, ministère de la Culture
« Pendant trois ans, j'ai filmé le paysage que je voyais de ma fenêtre et qui se dessinait sur ma baie vitrée comme sur un écran. Au début, la forte dénivellation du terrain était abandonnée à la végétation et aux enfants qui venaient y jouer. Et puis, alors que ma mère racontait les conditions peu encourageantes de ma venue au monde, les bulldozers sont arrivés. Déblaiements, saignées, excavations : le terrain vague s'est transformé en joli jardin protégé d'une haute grille acérée. Ennuyé, j'ai découvert mon reflet dans les vitres de l'appartement ; je me croyais visionnaire et me suis réveillé tel un scanner. Je suis parti. »
Elvis
Bosnie, 1993-1996
35 mm, 65'
coréalisateur : Alain Duplantier
production : Lazennec
« Fin 1993, quand la situation semblait sans espoir, que pouvait-on faire pour les habitants de Sarajevo ? Certainement mieux qu'un film. Ajouter du spectacle au spectacle, telle fut notre impuissance. Mais continuer notre vie l'air de rien nous parut tout aussi dérisoire. Nous sommes donc partis à quatre en Bosnie, en nous faisant passer pour des journalistes en mission, emportant dans nos bagages une vieille caméra de l'ORTF. Nous avons tourné de Mostar à Sarajevo, avec les gens que nous avons croisés ; la plupart n'avaient jamais joué la comédie. Le film était un moyen de favoriser des échanges, d'apporter un peu d'argent, de faire circuler des lettres, de rendre des départs possibles. Mais nous pensions aussi que faire ce film nous aiderait à saisir ce qu'il y a d'indicible dans ces destins ravagés. C'est ce que nous avons tenté de raconter : comment peut-on vivre quand on veut votre disparition, quand on veut briser votre esprit autant que votre corps ? »