Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Livres
Alain Buisine propose une promenade très libre (et cependant théorique) dans l'imaginaire photographique d'Eugène Atget. Tout se passe chez Atget comme si l'homme et le réel (en particulier la ville avec ses rues désertes et ses intérieurs vides) s'excluaient mutuellement, comme si le portrait et la nature morte étaient inconciliables au sein d'un même cliché, comme si l'homme et le monde devaient toujours faire le deuil l'un de l'autre. C'est cette impossible articulation, cette dimension profondément mélancolique de la photographie chez Atget que le livre étudie, en s'interrogeant sur les raisons historiques, philosophiques, analytiques ainsi que sur les conséquences esthétiques de cette mélancolie. En fait l'homme et le monde ne sont conciliables qu'à la condition de passer du sujet humain à son simulacre : les sculptures et surtout, devant les boutiques et dans les vitrines parisiennes, les mannequins, les corsets, les coiffures postiches. Enfin une partie souvent négligée de l'oeuvre d'Atget, les « bordels », est ici considérée avec toute l'attention nécessaire car le seul lieu où le monde et les sujets pourraient se rejoindre ne serait-il pas la « maison close » ?
Reliure inconnue: 263 pages
Editeur : Jacqueline Chambon (19 mai 1998)
Collection : Rayon Photo
Langue : Français