Expositions du 09/03/2007 au 28/05/2007 Terminé
Martin Gropius Bau Niederkirchnerstraße 7, Corner Stresemannstr. 110 10963 Berlin Allemagne
Organisateurs
Berliner Festspiele.
Une exposition du Centre Pompidou, Paris
Brassaï naquit en 1899 à Brassó, alors en Hongrie. Il immigra d'abord à Berlin en 1920, où il étudia à l'Académie des beaux-arts de Charlottenburg et rencontra les artistes Wassily Kandinsky, Oskar Kokoschka et László Moholy-Nagy. En 1924, il s'installa à Paris et démarra sa carrière non pas en tant que photographe, mais comme journaliste, principalement pour des périodiques germanophones. Les photos qui accompagnaient ses articles étaient prises par son ami André Kertész. C'est par la voie du journalisme qu'il arriva à la photographie.
Mais à cette période, il s'intéressait tout autant à la littérature et à la sculpture. À Paris, il adopta en 1932 le pseudonyme de « Brassaï » qui dérive du nom de sa ville natale.
La même année, Brassaï publia un livre qui fit sa renommée mondiale : « Paris de nuit ». Le Musée d'art moderne de New York exposa ses œuvres dans sa grande rétrospective pour le centenaire de la photo : « Photographie : 1839–1937. » Avec son appareil photo Voigtländer, il fut l'un des premiers parmi ses contemporains à maîtriser la photographie de nuit. Brassaï continua à pratiquer ses diverses disciplines artistiques tout au long de sa vie. Il réalisa des sculptures, des dessins, des graphiques, écrivit des œuvres littéraires et fit des films. En 1956, il remporta avec « Tant qu'il y aura des bêtes » le prix du « Film le plus original » au festival de Cannes.
Picasso était particulièrement impressionné par ses dessins. Les « Conversations avec Picasso » (1964) comptent parmi les publications majeures de Brassaï, qui comprennent 25 livres et d'innombrables articles.
Brassaï prit ses premières photos au moment où le surréalisme avait une énorme influence en France. L'impact du surréalisme fut particulièrement marquant dans le domaine de la photographie, car on attribuait à ce médium un rôle décisif dans la perception de la réalité.
L'exposition présente des photos et des dessins datant de 1932 à 1960 et elle est divisée en six chapitres. Elle présente entre autres « Paris de nuit » (1932), les travaux de Brassaï pour le périodique « Minotaure » (1933–1989), les « Transmutations », des dessins, des illustrations pour le livre de photographies « Camera in Paris » et la série « Graffiti » (1960). Brassaï devint célèbre grâce à ses clichés de Paris la nuit. Dans les années 1930, il arpentait la ville de nuit, seul ou accompagné d'écrivains tels qu'Henry Miller ou Raymond Queneau. Le succès remporté par ces prises de vue l'encouragea à photographier des scènes de rues de Paris le jour. Ses affinités avec les surréalistes éveillèrent de surcroît son intérêt pour les « Primitifs » et débouchèrent sur la série de photographies des « sculptures involontaires. » Il prit pour thèmes des objets trouvés tels que des tickets de transport, du savon, des pochettes d'allumettes ou encore des dés à coudre et les éleva au rang de sculptures. Pour les « Transmutations », Brassaï utilisa des négatifs de verre exposés comme matière première de dessins qu'il grava à même la plaque, pour ensuite les exposer une deuxième fois. Il attribua principalement des formes graphiques à des nus féminins en les métamorphosant en femme guitare, violon ou mandoline, signe de l'influence de Picasso. Pour la série « Graffiti », Brassaï trouva ses motifs sur les murs délabrés de la ville et ses surfaces abîmées et couvertes de graffitis. Il vit un lien entre cette forme d'expression spontanée et anarchique et les peintures troglodytes. Ainsi, son œuvre s'apparente clairement aux positions artistiques telles que celles de l'art brut de Jean Dubuffet et Jean Fautrier.
Outre ses travaux photographiques, Brassaï réalisa régulièrement des dessins et sculpta de plus en plus. Son credo artistique était de « faire quelque chose de neuf et de captivant avec du banal et de l'ordinaire pour représenter le quotidien comme si on le voyait pour la première fois. » Brassaï, lauréat de nombreux prix et récompenses, s'éteignit le 7 juillet 1984 à Beaulieu-sur-Mer.
L'exposition a été conçue et réalisée par le Centre Georges Pompidou à Paris. Le catalogue d'Alain Sayag et d'Annick Lionel-Marie comprend des contributions de Jean-Jacques Aillagon, Brassaï, Gilberte Brassaï, Roger Grenier, Henry Miller, Jacques Prévert, Klaus Albrecht Schröder et Werner Spies.
Catalogue
« Brassaï », sous la dir. d'Alain Sayag et d'Annick Lionel-Marie, 319 pages,
Édition Brandstätter, exemplaire en librairie : € 69
ISBN : 978-3-85498-259-3Martin Gropius Bau Niederkirchnerstraße 7, Corner Stresemannstr. 110 10963 Berlin Allemagne