Expositions du 14/03/2007 au 03/06/2007 Terminé
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
Introduit dans ces sanctuaires de l'automobile que sont les usines de Ferrari (Maranello), de son partenaire Fontana Pietro (Lecco) et de Pininfarina (Turin), Alain Fleischer a photographié les moules (carrosserie et moteur) du dernier modèle de la firme, la 599 GTB Fiorano. Apparaissent ainsi des sculptures abstraites, ou des maquettes d'urbanisme, qui placent l'esthétique et la mécanique automobiles dans un univers général des formes.
Depuis longtemps déjà Alain Fleischer s'intéresse aux diverses modalités de déplacement, de report, de projection, de reflet, d'empreinte, et pour tout dire, de transfert des formes, capables d'être déchiffrées comme des générateurs de récits. La série de photographies sur les négatifs de carrosseries et de blocs-moteurs (le célèbre V12), donne lieu à la publication d'un livre où les images sont accompagnées de deux textes : le premier est un essai sur l'automobile, à caractère autobiographique, en même temps qu'une approche du « mythe Ferrari », le second est une nouvelle, dont deux protagonistes essentielles sont la photographie et l'automobile.
«599» réalisé par Agarttha Arte, s'inscrit dans le projet «Piémont.
Une définition». Dans ce projet, il ne s'agit pas seulement de constituer des archives mais de créer un patrimoine. Celui-ci prendra corps de commande en commande, de photographe en photographe, d'exposition en exposition. Patrimoine d'échanges entre les artistes et les institutions étrangères, mais aussi et surtout, patrimoine artistique qui, au fil du temps, témoignent de l'activité culturelle et créative de la Région et du Pays.
Commissaires : Adele Re Rebaudengo et Jean-Luc Monterosso
L'empreinte d'un mythe
Le projet «Piémont. Une définition» de Agarttha Arte, dont Adele Re Rebaudengo est commissaire, sollicite chaque année un artiste afin de produire, sous forme de carte blanche, un travail artistique. En 2006, c'est Alain Fleischer qui a été choisi pour illustrer cette initiative.
Photographe, cinéaste, écrivain, quel autre artiste pouvait se prévaloir de mieux connaître l'Italie? Cet ancien lauréat de la Villa Medici qui, depuis plus de quinze ans, partage son temps entre Rome et le Nord de la France, voue à la patrie de Dante une passion sans partage. Dès lors, offrir à Alain Fleischer l'occasion de réaliser un travail en Italie s'imposait.
Une autre passion, plus discrète celle-là, allait très vite le convaincre de concentrer ses efforts sur la terre qui a vu naître sans doute une des plus belles aventures de l'ère moderne: l'automobile.
Cette terre, c'est le Piémont de la mythique firme Pininfarina. Depuis l'enfance, Fleischer entretient avec les voitures de course, et les Ferrari dessinées par Pininfarina en particulier, une relation étroite et quasi obsessionnelle. Grand admirateur de leur «design», il leur voue un culte inconditionnel.
Fidèle à sa démarche, il nous propose des images empreintes d'une réflexion sur ce que la photographie peut ajouter au réel. C'est pourquoi, pénétrant dans le saint des saints –l'usine Ferrari de Maranello-, il s'est intéressé à ce que l'on ne voit jamais, à savoir les matrices originelles qui ont servi à créer ces moteurs et ces carrosseries de rêve. Le moule est ici comme le négatif dans la photographie, et ce qu'Alain Fleischer nous révèle, c'est l'empreinte invisible qui permet de faire surgir les formes. Comme autant de sculptures, ces images opèrent un renversement du regard qui, soudain, fait coexister le dedans et le dehors.
Adele Re Rebaudengo
Jean-Luc Monterosso
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France