Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Expositions
Expositions du 18/01/2007 au 03/03/2007 Terminé
Galerie VU' 58, rue Saint-Lazare
75009 Paris France
Hicham Benohoud persiste et signe. L'ancien professeur de dessin qui avait mis en scène ses élèves dans "La salle de classe" que nous avions exposée il
y a quatre ans continue à s'affirmer comme un des rares artistes contemporains à vocation universelle des pays du Maghreb.
Parce qu'il continue à questionner à la fois l'identité, l'image, le monde contemporain, ses doutes intimes et ses refus par rapport à sa culture d'origine
tout en restant dubitatif, ou pour le moins à distance, du spectacle de l'art contemporain.
Son oeuvre, singulière, unique, inclassable, n'est mue que par la nécessité intérieure de mettre en cause, et en déséquilibre, à la fois ses propres visions
et ce qu'il connaît de la création aujourd'hui -car il est extrêmement cultivé et sérieusement au fait des développements de l'art contemporain.
Alors qu'il ne les connaissait pas et qu'il allait les
voir une seule fois, les membres de trente
familles du 19ème arrondissement de Paris ont
accepté de poser pour Hicham.
Dans des espaces qu'il découvrait à peine, il s'est
comporté en directeur d'acteurs qui ont accepté,
de façon étonnante, de se prêter aux jeux les
plus farfelus nés de l'imagination du photographe.
Outre l'étrangeté des situations ainsi
créées, on reste troublés par la véritable prise de
pouvoir de l'opérateur sur ses modèles.
"La salle de classe numéro 2", plus radicale que la
précédente mais obéissant aux mêmes principes
qui consistent à mettre en scène ses élèves, sans
jamais insérer un quelconque objet extérieur à
l'espace de son enseignement assène son désespoir
par rapport à la passivité de ceux qui respectent,
sans jamais le mettre en cause le maître.
Elle nous étonne, dans la rigueur d'un noir et
blanc sans effet, par l'acceptation, considérée
comme "normale" de compositions extravagantes
qui dialoguent avec des échos du surréalisme.
Hicham est un artiste responsable, entre autre,
parce qu'il ne s'exclut jamais de sa production. Et
ses "autoportraits" torturés, bizarres, étranges,
entre mystère et douleur, sont aussi sa façon de
dire qu'il ne se contente pas de "prendre" l'image de
l'autre. Il se positionne en victime - ou acteur - de
l'image de lui-même comme une manière de respect
pour l'autre.
Le dispositif, à la fois simple et complexe, qu'il a imaginé et réalisé lors de son enseignement au Fresnoy en est peut-être la plus belle preuve. Dès ses premières
images, peintes, installées, photographiées ou vidéo Hicham est un artiste du CRI : un questionnement rigoureux de la douleur du monde contemporain.