Expositions du 16/03/2007 au 13/05/2007 Terminé
Galerie Hors Sol 4, rue Chérubini 75002 Paris France
Le titre de l'exposition est tiré du célèbre film de Hitchcock Vertigo. Vertigo met en avant les jeux de manipulation, et la mise en abîme qui s'ensuit. La spirale ascendante et descendante vers la chute.
Vertigo est une analyse des rapports de pouvoir entre les individus : au niveau le plus social, à travers la figure de l'homme politique (saison 1) et au niveau le plus personnel, dans l'analyse de la gestuelle des prémisses amoureux, l'étreinte (saison 2).
Vertigo : saison 1
„Les politiques“
L'exposition présente un ensemble de portraits de personnalités politiques : acteurs dominants de la scène publique réalisés pour la page „Décryptages-portraits“ du quotidien Le Monde entre 2005 et 2006.
Qu'est-ce qu'un homme ou une femme politique offre à un photographe lorsque celui-ci lui demande d'être lui-même ?
L'art du portrait est celui de la recherche des mouvements de l'âme. Ces portraits, réalisés en peu de temps, montrent l'autre face de personnalités verrouillées médiatiquement. Il s'agit de donner l'image juste.
Ceux dont on façonne perpétuellement l'image ont-ils encore une image propre ?
Tina Mérandon cherche ce moment où l'image tombe.
L'image sera celle qui les démuniera le plus car elle ne sera plus le reflet d'un pouvoir mais d'une personne.
En les amenant à poser l'image comme on pose les armes, on voit mieux comment ils observent le pouvoir qu'ils ont et la façon dont ils laissent la photographe en témoigner.
Tina déplace l'axe du questionnement. Le plus fascinant revient à se représenter la manière dont la photographe a réussi à les approcher. Comment s'y est-elle pris ? Comment a-t-elle fait pour les mettre en confiance, pour les déshabituer de ces longues séances de mises au point, pour leur sortir l'image des yeux ?
Ces photos sont plus ici la mise en jubilation tactique qui s'exerce entre deux pouvoirs. D'une part, la volonté des politiques qui ne peuvent convaincre qu'avec un sens aiguisé de l'image qu'ils véhiculent, d'autre part le pouvoir de l'artiste (et non de la presse) qui ne peut s'exercer qu'avec un sens aiguisé de l'équilibre à trouver entre ce qu'il voit, ce qu'il doit voir et ce qu'il peut montrer, sachant qu'il est partie prenante des jeux de pouvoirs à l'oeuvre.
Puisant ses sources chez les maîtres du portrait entre peinture et cinéma, nous croyons reconnaître des figures héroïques bien connues : portraits d'Henri VIII par Holbein, aux points de fuite centrés sur la poitrine, conférant une assise solide ;peintures d'Otto Dix oscillant entre cruauté et humour ; et naturellement héros cinématographiques tout droit sortie des films de Sautet ou de Scorsese (Mean Streets, Raging Bull) ou de Jean-Pierre Melleville (Le Cercle rouge).
Contrepoint essentiel à la représentation du pouvoir, le visage de quelques intellectuels emblématiques : oscillant entre résignation et impuissance, ceux-ci ne parvenant plus à freiner la volonté de puissance de leurs princes.
Galerie Hors Sol 4, rue Chérubini 75002 Paris France