Le travail de l’atelier de Pécs s’inscrit dans la multitude de productions artistiques progressistes et expérimentales – individuelles ou collectives – florissante alors derrière le rideau de fer, malgré la censure esthétique. Bien que la situation biopolitique du groupe ait été doublement périphérique – dans la province d’un petit pays isolé de l’Europe de l’Est communiste –, sa production affirme l’instinct de survie artistique et la validité de l’idée de synchronicité régionale et internationale, chère à Carl Gustav Jung. Ces artistes travaillaient en dépit d’un marché de l’art local alors totalement inexistant. La nature interdisciplinaire de leur approche artistique n’évoluait donc pas selon la mode, mais selon des stratégies toujours nouvelles et des positions éthiques et esthétiques tenues fermement pour contrebalancer l’anxiété et la méfiance permanentes qui les entouraient. Le travail commun, l’inspiration et l’influence mutuelle que les artistes exerçaient les uns sur les autres ainsi que l’environnement intellectuel fertile qui caractérisaient le fonctionnement de l’atelier de Pécs n’étaient certainement pas un exemple unique, mais son intensité oui.