Les régions du centre de la Chine, où se développe une industrialisation en expansion, sont au cœur des enjeux gouvernementaux. Irriguées par le seul Fleuve Jaune et dans des zones escarpées, elles concentrent les défis actuels. C’est ici qu’ont eu lieu les principales pollutions du fleuve, pourtant connu dans l’antiquité sous le nom de Rivière Mère. C’est également ici que le gouvernement a entrepris l’aplanissement de nombreuses montagnes pour faciliter le développement urbain et économique.
Depuis l’antiquité, la peinture “Shan Shui” perpétue dans la culture chinoise l’hommage aux cours d’eau et aux montagnes, tout en figurant leur opposition entre l’impassibilité et le mouvement qui épouse le relief. Bien loin de son statut sacré mythologique, la nature est désormais façonnée par l’Homme qui semble vouloir en prendre possession. Les montagnes, piliers du ciel, disparaissent pour laisser la place au vide, puis au béton. L’eau, sang et souffle de la terre, symbole du temps et de la vie, devient ressource.
Ce travail photographique fédère au sein d’une série commune le regard de deux photographes sur ce même territoire. Il porte un regard sur cette région aux enjeux importants et témoigne de ce panorama dans sa complexité, ses contrastes mais aussi sa poésie et ses errances : sa nature parfois préservée, parfois en transformation, et entre ces zones, la ville qui s’étend, mue et change sans cesse. Il cherche à interroger sur le rôle de l’Homme et la place ambivalente de la nature dans la culture et le développement contemporain.
INFOS :
SHAN SHUI
une exposition de photographies de Sébastien Tixier & Raphaël Bourelly
Le 247, galerie de photographies : 247 rue Marcadet, 75018 Paris
Ouvert le mercredi, vendredi et samedi, de 14h à 19h
www.le247.fr