Michel Mazzoni est un artiste plasticien qui utilise le medium photographique et explore son essence. Une recherche et une réflexion sur les limites de l'image. Une esthétique fragmentaire qui brouille le référent figuratif et révèle la matérialité des images, plaçant son travail à la frontière de la figuration
et de l'abstraction.
Conscient de la précarité des procédés d’impression et des moyens de diffusion à court terme, Michel Mazzoni s’interroge sur le statut que peuvent avoir les images aujourd’hui, leur fragilité. Considérant que la photographie n'est pas un médium destiné à rendre compte du réel ou à en proposer une représentation fidèle, il s’éloigne de ce regard concret pour produire des «objets» venant brouiller notre vision établie.
Le travail repose sur l'image en tant que motif, mais qui tendrait à disparaître. L'accident est chez lui le fruit d'un travail technique et d'une réflexion sémantique.
Mazzoni procède par soustraction et avec cette prise de distance, les images deviennent plus intrigantes, le spectateur s’interroge sur leur sens, leur contenu et leurs relations.
Parmi les moyens de diffusion, il affectionne également l’édition de livres dont le rapport fond/forme est méticuleusement pensé. La mise en espace des œuvres s’articule sur le même principe, avec des images qui entrent en résonance ou en contrepoint dans un souci rythmique qui tient compte de l’espace d’exposition. La confrontation, le rapprochement, l’échelle, l’espacement, la technique de tirage et le mode de présentation font partie intégrante de la perception globale de l’œuvre.
Le projet pour Contretype englobe majoritairement des images provenant de son dernier ouvrage «Amorces», publié aux éditions Énigmatiques Paris & Alt éditions Bruxelles. Un projet auquel l’auteur
a travaillé pendant des années, par étapes successives. L’installation comprend un ensemble d’images tirées dans différents formats et contrecollées directement sur les murs, ainsi que des tirages présentés sous boîtes plexiglass et une projection vidéo. Le titre prend toute son importance par rapport à l’agencement des images dans l’espace.
Dans ses installations, le choix et la séquence des photos sont faits selon des critères propres à l’artiste qui ne sont pas communiqués au spectateur afin que celui-ci puisse créer lui-même un cheminement. La confrontation, le rapprochement, l’échelle, l’espacement, la technique de tirage
et le mode de présentation font partie intégrante de la perception globale de l’œuvre.