Armées d’un Leica et d’un Rolleiflex, les deux femmes y prennent plusieurs milliers de photographies qui poursuivent et renouvellent une tradition déjà longue de la représentation aurésienne. S’y ajoute un film tourné par Thérèse Rivière en 1936.
Disparus avec la déportation de Germaine Tillion en 1942, et le long enfermement hospitalier subi par Thérèse Rivière à partir de 1948, ces documents ont été redécouverts au début des années 2000. L’exposition « Aurès, 1935. Photographies de Thérèse Rivière et Germaine Tillion », sous le commissariat de Christian Phéline, présentera une sélection de 120 photographies dévoilant le rapport particulier établi par chacune des observatrices avec leur sujet : l’une – Thérèse Rivière – plutôt « ethnographe » de terrain et très empathique dans son approche des Aurésiens ; la seconde – Germaine Tillion – davantage « ethnologue » et plus portée à la réflexion théorique.
Ces images nous donnent à voir une société traditionnelle encore largement préservée, ses rapports à la présence coloniale et la manière dont elle se livre au regard des deux ethnographes. Elles révèlent aussi le ressort affectif et visuel qui souvent semble détourner les observatrices d’une approche purement documentaire. Tout en témoignant d’un moment précis de la recherche ethnographique, leurs clichés s’inscrivent ainsi dans une histoire tant esthétique que sociale de la photographie.
EXPOSITION du 7 février au 15 avril 2018
Pavillon Populaire
Esplanade Charles-de-Gaulle
34000 Montpellier
Image : Femme portant un tatouage sur le front population, Ouled Abdi, août 1937 © Thérèse Rivière / DR
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