©Camille Lepage
« Témoigner des conditions de vie des populations en souffrance, innocentes et oubliées dans les pays en conflit », tel était le credo de Camille Lepage.
Après des études de journalisme puis de photojournalisme, puis deux séjours en Égypte et une timide couverture du printemps arabe, Camille part en juillet 2012 – sac sur le dos et appareil photo en bandoulière – pour quinze mois au Soudan et Soudan du Sud. Elle couvre les conflits, notamment dans les Monts Nuba (Soudan) où elle vit dans des grottes avec les familles abandonnées. Elle parcourt les zones interdites aux journalistes et humanitaires pour comprendre la vie de ces populations dont les médias ne parlent pas. Suite à la prise de pouvoir de Michel Djotodia en mars 2013, Camille décide de partir pour la Centrafrique en octobre de la même année. Elle y arrive avant tous les médias, avant que la crise sanglante n’éclate en décembre 2013. Elle y restera huit mois, jusqu’à son décès.
Cet ouvrage est le premier consacré à l’intégralité de son travail et à sa conception du métier de photojournaliste. Affrontant la guerre et ses violences, la solitude et les nombreuses difficultés du free-lance, Camille avait fait le choix d'un travail de fond. Ce livre en témoigne magnifiquement par la prise de parole de proches, les multiples contributions de professionnels et ses photographies engagées. Tous – parents, amis, collègues, professionnels – s'accordent à le dire : Camille était curieuse, enthousiaste, avide de conseils, idéaliste mais aussi talentueuse et engagée.