© Antoine SCHNECK - Ai Suandé II
Expositions du 30/06/2017 au 03/09/2017 Terminé
Le Kiosque Rive droite du port – Quai Éric Tabarly 56000 Vannes France
Dossier presseLe Kiosque Rive droite du port – Quai Éric Tabarly 56000 Vannes France
En 2007, Antoine Schneck se rend au Burkina-Faso pour séjourner dans un petit village. Il en revient avec plus de 300 portraits. L’année suivante, l’aventure se poursuit en Chine chez les Miao, puis en 2009 en Inde auprès des populations, Nilgiri puis au Mali, au Soudan, en Ethiopie, et tout dernièrement en Papouasie Nouvelle Guinée.
Aujourd’hui à la tête d’une véritable galerie de « portraits du monde », Antoine Schneck adopte à chaque fois la même démarche. Loin de tout exotisme, son but est d’approcher un visage de la manière la plus directe. Ses modèles, volontaires et consentants, sont invités à prendre place dans une tente de tissu blanc qui diffuse la lumière uniformément. Assis sur une chaise dans ce décor totalement neutre, le sujet se détache sur un fond noir tandis qu’Antoine Schneck, invisible, opère de l’extérieur, un trou dans le tissu laissant passer l’objectif de son appareil.
Proche de celui des photographes ambulants, le dispositif d’Antoine Schneck est cependant bien différent puisque le modèle se retrouve seul, isolé de tout contexte, sans interaction avec l’extérieur ni même avec le photographe. Le but de cette neutralité totale est d’obtenir du personnage une détente extrême, un état d’abandon où il ne s’agit plus de poser, ni de composer de soi-même une image. Patiemment, Antoine Schneck attend et parvient ainsi à capter cet instant fugace où le visage au repos s’offre, se donne pour lui-même. Semblables à des paysages traversés de lignes, de ridules et habités par l’éclat d’un regard, ces visages, intenses et tous différents, portent la trace d’une histoire, d’un parcours individuel. Pour autant, ses photographies n’entendent rien raconter. Au contraire, tout est dans ce dévoilement, cette immanence, cette révélation muette.
Flottant sur fond noir, détachés de leur corps, sans accessoire aucun, ces visages du bout du monde ont la force brute, expressive du masque avec en plus la dimension du vivant, de l’humain.