© Amandine Mohamed-Delaporte - Burn Out
Burn Out est une installation photographique complexe, qui à partir d’un sujet d’urbanisme et de la place d’un/une flâneur/se dans la ville, raconte une histoire de l’image. La découverte potentielle dans un processus de post-production, les limites posées par la matérialité des images et la relation personnelle entre une photographie et son auteur. C’est une réflexion plus large sur la condition humaine d’une réalité augmentée qui est celle aujourd’hui.
Burn-out est un projet réalisé lors de sa résidence en mai 2016 à la Factatory à Lyon et grâce au soutien financier de la Direction Régionale des Affaires Culturelles DRAC Rhône-Alpes-Auvergne (obtention de l’aide individuelle à la création).
Les photographies sélectionnées pour Burn-out ont été prises dans des quartiers spécifiques de Lyon/Villeurbanne : le Tonkin, la Part-Dieu et Perrache. Ces lieux la fascinent par leur « échec » fonctionnel dans la planification de la ville. On voit sur les photographies des bâtiments de type tertiaire et des habitations «fonctionnelles», qui sont captés de manière à ce qu’ils paraissent vides, répétitifs et inhumains.
Faire un burn-out signifie atteindre ses limites vitales, quand la vie active n’est plus désirée. Cela se manifeste par une dépression, une vue cynique sur la vie et le manque de motivation. Le syndrome de burn-out contribue à la création d’une image désordonnée du monde. Le Burn-out, une fois compris comme un processus de destruction, change la réalité: il est perçu comme une fiction. Il pourrait être aussi vu, comme une erreur, pris dans un processus créatif qui produit une nouvelle qualité d’image. L’individu souffrant de ce syndrome voit le monde différemment et une fois guéri il ne le verra plus jamais comme il était.
Inspirée par ce phénomène elle a décidé d’appliquer le syndrome aux images. Elles sont présentées comme des ruines, le sujet même de l’image nous évoque un fantôme; celui de la théorie de la planification urbaine contemporaine. Le processus physique des images décolorées et craquelées par le temps a été renforcé par le geste artistique (une erreur intentionnelle) en laissant ces photos trop lumineuses être surexposées au soleil, s’effaçant physiquement jusqu’à devenir illisibles et détruites. Comme si on pouvait se percevoir faisant un burn-out – faible, épuisé et ruiné.
Anna Tomczak
SCÉNOGRAPHIE
Étant donné que l’installation photographique est complexe, les oeuvres sont conçus pour être disposées à même le sol. L’installation complète est composée de :
- 7 plaques de verres synthétiques (perspex) fumée bronze soutenues sur un support réalisée en découpe laser, rétro éclairé (phare de voiture sur battrie). Un ensemble déployé sur 150 x 115 x 50 cm + distance des phares.
- 2 plaques de verres synthétiques (plexis) fumée bronze se déployant sur 152,5 x 152,5 x 20 cm, au sol soutenue par 4 tiges filetées + 4 néons à plaqués au mur derrière les plaques.
- 2 caissons lumineux de 100 x 70 x 20 cm. - 2 caroussels Kodak, la dimension de la projection est adaptable mais sur une surface inférieure à 80 cm de large.
- 2 micro-éditions de 7 x 9,3 x 0,4 cm disposées sur un socle. Cependant chaque pièce étant indépendante, il est possible de dissocier les élèments pour ne présenter qu’une ou deux oeuvres de l’ensemble de l’installation photographique.