© Dianne Bos - Galaxie des champs des Flandres, Belgique, 2014
Expositions du 3/4/2017 au 8/9/2017 Terminé
Centre Culturel Canadien 5, rue Constantine 75007 Paris France
Communiqué de presse :Centre Culturel Canadien 5, rue Constantine 75007 Paris France
Dianne Bos a emprunté le titre de cette exposition au célèbre poème Break of Day in the Trenches d’Isaac Rosenberg, poète et soldat de la Première Guerre mondiale. The Sleeping Green. Un no man’s land cent ans après est un ensemble de remarquables photographies prises dans le ‘no man’s land’ entre les tranchées du Front de l’Ouest. Accompagnant la commémoration du Centenaire des grandes batailles d’Arras et de Vimy, cette exposition cherche à ajouter une voix poétique cruciale aux discours sur la Grande Guerre.
Entre 2014 et 2016, Dianne Bos a parcouru les champs de bataille de France et de Belgique où ont combattu les soldats canadiens. Elle emploie différents appareils photos anciens et sténopés, y compris un appareil vieux de cent ans, pour photographier ces terres un siècle après la Grande guerre. De retour au Canada, elle poursuit son travail sur les images en chambre noire, incorporant au cours du tirage argentique des objets issus des sites de combats : pierres, feuilles, une balle de fusil… En les éparpillant sur le papier lors du processus d’impression ainsi qu’en détourant, brunissant et superposant des cartes du ciel, elle produit un palimpseste visuel propre à exprimer la profondeur émotionnelle de ces paysages extraordinaires.
The Sleeping Green parle de la guerre indirectement, et tient compte du point de vue, réel et imaginaire, de ceux qui l’ont vécue et de ceux que ce vécu interpelle aujourd’hui.
© Dianne Bos - Cratère de Spanbroekmolen/Étang de la Paix, 2014
« Se tenir au même endroit sur terre où, cent ans auparavant, une souffrance à peine imaginable a été endurée - cela aide-t-il à comprendre ? L’imagination peut-elle être touchée par des échos trouvés dans les formes du terrain, le mouvement des nuages, la direction de la lumière ? Prendre dans sa main une poignée de terre ou s’étendre au sol - ces gestes suscitent-ils une communication, une connexion ? Ces champs ont été labourés depuis cent saisons. Pourtant, des vestiges refont encore surface. En sélectionnant et en disposant certains de ces vestiges, quelques impressions, est-il possible de recevoir quelque chose du passé ou de recréer quelque chose dans le présent ? Peut-être qu’il n’y a que le sentiment d’ignorance et de distance qui s’en trouve renouvelé ; ou peut-être qu’apparaît une étincelle de compréhension, une simple lueur. » (Harry Vandervlist)
L’histoire de Dianne Bos avec la France a, depuis plusieurs années, à voir avec le paysage, l’architecture et la photographie. Elle a à voir avec la mémoire des lieux, des oeuvres d’art et de ces objets précieux de la culture populaire qui nous rattachent à des mondes disparus. The Sleeping Green s’inscrit dans cette histoire et ses images ne représentent pas autant qu’elles suggèrent un contact fugace mais puissant avec les sites historiques du Front de l’Ouest. La vision a quelque chose d’irréel car des images se cumulent, comme dans nos têtes. Les avions de guerres y sont des fantômes, ils sont évoqués par une balle authentique venue du passé pour impressionner une pellicule et trouer un ciel embrasé. Les moutons y sont des anges, broutant paisiblement sur une pelouse endormie.