Le corps remplit de sa présence ou de son absence les photographies de Catherine Rebois. Dans son travail certaines parties du corps ne se réunissent jamais complètement, comme si le corps était toujours partagé entre les différentes images qu’il renvoie. Organisation et désorganisation, multiplication des photographies qui forment des ensembles à l’intérieur desquels une narration se plie et se déplie, reconsidérant même les possibilités du médium. Nu toujours, présenté sur fond noir ou blanc, le corps, vulnérable, s’offre ainsi.
De son côté, Julien Spiewak intègre une partie de corps nue dans des intérieurs de musées et de collections privées dans le monde. Ce fragment de corps s’insère avec une grande subtilité et parfois même avec humour. Ce détail décalé provoque une relecture de l’image globale. Il transforme, anime, coexiste et prend place dans l’histoire. A travers ce travail, Julien Spiewak questionne la longue tradition de la photographie comme « document ». De nombreuses questions émergent à la lecture de son travail : la prise en compte du document photographique dans le champ de l’art, les fonctions premières du medium photographique comme moyen de reproduction et la réappropriation d’objets et d’œuvres d’art comme pro- cessus de création.
La galerie espace_L propose au public cette réflexion autour du vaste thème qu’est le corps, qui devient à la fois sujet, objet, obsession.