Une exposition présentée dans le cadre des Lieux Associés au Festival Circulation(s) 2017
Le « Farang », en Thaïlande, c’est l’Occidental, le blanc, l’étranger.
Mais qui est réellement l’étranger dans ce travail de Francesco Merlini ?
Est-ce le photographe qui, tel un explorateur, parcourt des pays lointains à la recherche de visions nouvelles ? Pendant les trois ans de voyages qui le mènent d’Europe en Asie, il se place volontairement dans la situation d’inconfort propre à celui qui quitte son environnement familier. Il examine, absorbe et admire le monde qui l’entoure, passant tour à tour de voyeur à visionnaire.
Mais peut-être l’étranger est-il plutôt l’objet photographié ? Fantomatiques, insolites, parfois difficilement déchiffrables, les sujets de Francesco Merlini sont autant d’ombres surréelles, de corps parcellaires, de matières luisantes qui jonchent un univers étrange et mystérieux.
Ses compositions, découpées telles des collages, capturent et façonnent des moments et des visions crues, quasi typographiques. C’est à la limite de l’abstraction et du symbolisme que se situe le travail au long cours de Farang, donnant au spectateur à ressentir cette plongée lente, déconstruite et sans objectif dans un monde purement émotionnel.
Le grain sombre et contrasté des images, dans un noir et blanc abrupt évoquant l’univers d’Anders Petersen, donne un éclat inattendu au plus trivial des objets. Au cœur d’une nuit permanente et cauchemardesque, la violence du flash vient réveiller toutes sortes de créatures qui se mettent à reluire d’un éclat intérieur, comme animées d’une vie propre.