"Exploration rationnelle des fonds sous- marins : le contact", 2006 © Philippe Ramette
Par là, l’artiste cherche t-il à nier le réel ? Ou tente t-il plutôt, avec un brin de fantaisie, de le détourner pour nous démontrer à quel point, nalement, le champ de nos possibles est moins étriqué que ce que nous imaginions ? Ces situations ‘irrationnelles’, comme aime à les appeler Philippe Ramette, ne sont pas créées ex nihilo et encore moins avec à l’aide de logiciels de retouches numériques. Tout au contraire, l’artiste invente et utilise t-il des artifices, des dispositifs, des machineries dignes des trucages cinématographiques du début XXè siècle, (d’ailleurs avoue t-il une certaine connivence avec l’oeuvre de Buster Keaton et le cinéma de François Truffaut) qu’il appelle des “sculptures / prothèses” et qui confirment ô combien l’artiste vient avant tout de l’univers de la sculpture et de l’installation. Depuis les années 90 en effet, Philippe Ramette crée d’étranges séries d’objets et de sculptures, des sortes de ready-made détournés, dont les titres plein d’humour indiquent toujours un usage précis.
Ainsi, qu’ils fussent objet à réflexion, à mesurer le vide, à se faire foudroyer ou à léviter, ses oeuvres induisent des actions, des gestes ou des réflexions qui permettent au regardeur d’inventer son propre protocole, son propre scenario découlant de ce qu’il perçoit, suppose et anticipe de l’objet qui n’aura d’autres nalités que de stimuler son imaginaire et d’élargir l’espace de son réel. Ainsi, les titres de Philippe Ramette sont partie intégrante des oeuvres qu’ils désignent...
Une approche presque conceptuelle pour un travail qui eurte avec le surréalisme et l’artiste ne voit là rien de contradictoire. Autre territoire, le dessin apparaît comme un mé- dium important. Il peut à la fois être à la genèse d’une création, comme un travail préparatoire, ou surgir une fois l’œuvre accomplie. De facture toujours identique : un trait léger au crayon noir sur fond blanc annoté de phylactères, il présente des silhouettes anonymes et autres objets, évoluant dans autant d’environnements absurdes et improbables qu’en produisent ses photographies et sculptures. Ainsi, ses dessins s’apparentent-ils à une sorte de mode d’emploi, une mise à plat, des autres projets fantasques de l’artiste.
Ainsi, pour Le Parvis, l’artiste va t-il créer un parcours entre dessins, photographies et sculptures de per- sonnages en état de suspension et de disparition, évoluant au milieu d’œuvres ré échissantes ou en lévitation.