Camp de réfugiés syriens, Azraq, Jordanie, juin 2014 © Anne-Marie Filaire
L’exposition contient plus de 100 photographies retraçant quatre grands moments du parcours photographique d’Anne-Marie Filaire, prenant comme fil rouge le travail qu’elle a réalisé en Israël-Palestine depuis 1999 jusqu’en 2007, ses images prises après la guerre qui a opposé le Liban à Israël en 2006 jusqu’à sa récente série réalisée en 2014 à la frontière jordano-syrienne, ainsi qu’un ensemble d’images prises au Yémen et en Erythrée, notamment dans la Zone de Sécurité Temporaire. Enfin, l’exposition propose l’écoute de l’émission Sanaa, 20 juillet 2005, une journée sans image (Atelier de création radiophonique France Culture), autoportrait de l’auteure sur fond d'émeute au Yémen.
Anne-Marie Filaire construit depuis plus de vingt ans une œuvre dense, engagée, rigoureuse, monumentale. Ses premières séries réalisées en terre maternelle auvergnate dans les années 90 l’ouvrent à la question du paysage et l’emmènent vers une quête personnelle et photographique au long cours.
Dès 1999, elle se tourne vers les territoires du Proche-Orient et de l’Afrique de l’Est. Israël-Palestine, Liban, Erythrée, Yémen seront pendant près de dix ans le berceau de ses investigations. Telle une nomade, opérant dans la tradition de photographes voyageurs du dix-neuvième siècle, Anne-Marie Filaire adopte la position du regardeur. Elle déploie son regard face à l’immensité universelle de territoires chargés d’histoire, attentive aux cicatrices d’un temps infini qui a fait ravage, prélevant les signes en quête d’indices inscrits en creux. Les images manquantes qu’elle rapporte de ses voyages nous interpellent sur la possibilité de représenter des espaces irreprésentables, frontières, zones de contact et de séparation, entre-deux dont elle livre la mémoire et la trace.
Gaza, Palestine, Juillet 1999 © Anne-Marie Filaire
Exposition : MuCEM, Fort Saint-Jean - Bâtiment Georges Henri Rivière