© Jean Le Gac, Le Jardin photographique, 2016
Expositions du 24/11/2016 au 29/1/2017 Terminé
Fondation Auer Ory 10, rue du Couchant 1248 Hermance Suisse
Communiqué de presse - Artiste précoce, surdoué, à l’imagination kaléidoscopique, Jean Le Gac est un incontournable de notre temps. A la suite de la figure mythique du peintre, écrivain et photographe, accompagné de son épouse, sa complice de toujours, et du collectif Le Gac – Jean Pleinemer, il nous entraîne dans un fabuleux voyage, investissant des lieux divers qu’il habille de fictions toujours renouvelées.Fondation Auer Ory 10, rue du Couchant 1248 Hermance Suisse
Pour ceux qui ne connaissent pas l’artiste, l’exposition « Le Jardin photographique » à la Fondation Auer Ory est le prélude à l’édition électronique de « La Monographie Jean Le Gac » qui retrace un parcours de ses travaux des années 1970 à 2000.
« On nous voit arrêtés au bord des labours. L’un consulte un guide de la région. Nous sommes un peu perdus tels les personnages de Luis Buñuel dans «Le Fantôme de la liberté» égarés sur une départementale déserte. De la voiture, portières ouvertes, le G.P.S. répète avec obstination «Ce rond-point est votre destination». La scène fut reconstituée après coup. La focale choisie rapprochant les lointains qu’à notre arrivée nous distinguions mal. Sur cette incertitude commença mon nouveau projet de photo-texte, cette forme pour le mur, proposée fin 1960 début 1970 en lieu et place du tableau.
Propice me parut ce lieu géométrique, horizontal, dégagé, clos de murs bas autour d’une blanche abbatiale, une ordonnance apaisante, dissimulant dans son sous-sol une formidable machine d’archivage sur plusieurs kilomètres linéaires des Mémoires de l’édition contemporaine, l’IMEC, île attirante pour tout déchiffreur de la littérature et de l’image. Je recrutais des bénévoles parmi le personnel, selon leur disponibilité du moment, ceux que n’effrayait pas l’idée de sortir d’eux-mêmes pour se prêter à quelques simulacres d’actions inspirées par le décor, genre troupe de théâtre amateur en répétition.
Notre gaucherie donnerait le caractère d’authenticité que je souhaitais. Les photos furent décomposées en deux temps, à la chambre photographique pour les lieux vides, au 24x36 pour les photos posées. Moderne cartomancien je chercherai ensuite ce que les photos voulaient dire. Je choisirai pour ne pas les encombrer, des espèces de haïkus pour la soudaineté de la sensation, sans respecter la métrique.
Le titre «Le Jardin photographique» garde le souvenir du projet de la commande publique de 2008, qui finalement n’aboutit pas. Je fis des essais de plaques en porcelaine1 d’un excellent rendu photographique et de piètement en métal pour disperser durablement l’ensemble dans le verger et sur le terre-plein face à l’abbatiale offrant aux curieux des raisons de s’arrêter pour méditer sur l’image et le texte... Il reste à remercier chaleureusement Claire Nédellec qui initia le projet pour la région, alors Basse-Normandie, toute l’équipe de l’IMEC à l’abbaye d’Ardenne, Olivier Corpet, Nathalie Léger, Albert Dichy, Yves Chèvrefils, tous ceux figurant sur les photos, enfin le laboratoire photographique Roland Fayollet au Blanc-Mesnil. »
Jean Le Gac
© Jean Le Gac, Le Jardin photographique, 2016