Verite Sous la Terre : Genocide Silencieux photographie de Miquel Dewever Plana
Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Livres
Guatemala : l'héritage dévastateur de la guerre civile
Après 36 ans de conflit, l'Accord de paix signé en 1996 fournit un cadre pour résoudre les conflits agraires et s'attaquer aux causes sous-jacentes de la pauvreté rurale, de la répartition inique des terres et de l'exclusion des Mayas du processus politique.
Le président Óscar Berger Perdomo entré en fonction en 2004, s'est engagé à respecter les accords de paix, à faire en sorte que les droits fondamentaux des ouvriers et de la population agricoles soient respectés, et à donner un degré de priorité élevé aux exhumations des centaines de victimes de violations des droits humains enterrées dans des cimetières clandestins pendant le conflit armé interne.
Les expulsions ne résolvent pas les conflits fonciers
Depuis son arrivée au pouvoir, le président Berger a accéléré le rythme des expulsions en faisant fi des atteintes aux droits humains que celles-ci provoquaient : destructions d'habitations, non-respect des procédures légales, discrimination à l'égard des ouvriers agricoles et des personnes indigènes.
Les autorités sont plus promptes à réagir aux demandes des riches propriétaires terriens, alors qu'elles ne font aucun cas des droits des ouvriers agricoles et des personnes indigènes.
À ce jour, aucune des mesures de l'Accord de paix n'a été mise en place et, le 6 avril 2006, environ 400 paysans indigènes vivant et travaillant dans la plantation de café de San José La Mocá (département d'Alta Verapaz), ont été expulsés.
L'héritage mortel de l'impunité
En 2004, dans une décision historique, la Cour interaméricaine des droits de l'homme a reconnu l'État guatémaltèque responsable du massacre de 250 indigènes, en 1982, à Plan de Sánchez (Rabinal). Elle a ordonné à l'État guatémaltèque de verser des indemnités aux familles des victimes de violations des droits humains commises dans le passé, pour lesquelles l'État avait reconnu sa part de responsabilité.
Pourtant, les enquêtes sur les affaires de génocide ou de crimes contre l'humanité commis dans le passé au Guatemala n'ont pas progressé. Ainsi, faisant valoir le non-respect des garanties prévues par la loi, la Cour constitutionnelle a interrompu, en 2005, un procès dans l'affaire du massacre de Dos Erres qui s'était soldé par la mort de plus de 200 personnes aux mains des forces armées guatémaltèques. L'affaire est toujours en instance.
Des défenseurs des droits humains, des témoins et des membres de l'appareil judiciaire participant aux enquêtes menées sur les atteintes aux droits humains commises dans le passé sont victimes d'intimidation, de menaces de mort et d'agressions. Des syndicalistes et des journalistes ont également visés. Ces agressions sont souvent l'œuvre de groupes quasi officiels qui, selon les sources, collaboraient avec des membres des forces de sécurité.
L'Unidad de Protección de Defensoras y Defensores de Derechos Humanos (UPDDH, Unité de protection des défenseurs des droits humains), qui enquête sur ces agressions, a recueilli des informations faisant état de 122 attaques en 2004 et 224 en 2005. Entre janvier et avril 2006, elle a recensé 65 agressions