Portraits anthropométriques Anonyme, France, début du 20e siècle. MNN 2013.16.4.48.2 © Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône
Expositions du 19/10/2016 au 31/12/2016 Terminé
Maison de la Photographie Robert Doisneau 1 rue de la Division du Général Leclerc 94250 Gentilly France
Communiqué de presse de la Maison de la Photographie Robert DoisneauMaison de la Photographie Robert Doisneau 1 rue de la Division du Général Leclerc 94250 Gentilly France
L’exposition Papiers s’il vous plaît, coproduite par la Chambre, s’appuie sur un fond considérable d’images mises à disposition par le Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône. Y seront également présentées les images d’Ivan Epp, collectionneur strasbourgeois.
Le titre sous forme d’invective de cette exposition dit bien le rapport que la matière photographique entretient avec l’ordre dès l’introduction de son utilisation dans les procédés judiciaires au milieu du 19ème siècle. Nous nous soumettons tous un jour ou l’autre à cet exercice, lequel, s’il ne nous définit pas, consiste véritablement en une manifestation incontournable de notre identité officielle.
Traversant les époques, la photographie n’a cessé, depuis son invention, de se plier aux besoins de l’identification et du fichage, thème encore aujourd’hui d’actualité. S’appuyant sur les fonds du Musée Nicéphore Niépce, cette exposition a donc pour vocation d’offrir une entrée, forcément non exhaustive, sur le rapport ambigu de la photographie avec le rôle qu’elle endosse dès qu’il est question d’identité judiciaire.
Bandes interchangeables pour portrait robot Anonyme, France, années 1960. MNN 2013.16.4 © Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône
De la photo d’identité au contrôle policier, du recensement militaire au fichage des migrants, la photographie offre ainsi une grille de lecture, une interprétation de l’identité. Si les normes et la répétition conduisent à une forme d’épuisement propre au procédé, elles n’en sont pas moins révélatrices de sens, exposant parfois plus et autre chose que l’attendu.
Entre organisation sociétale, surveillance et tentations liberticides, le procédé d’enregistrement et de classification par l’image donne à voir alors bien malgré lui - dans ses oublis, ses erreurs, et ses maladresses - un hors-champ fait de décalages, d’absurde, de fantaisie et d’imaginaire.