Détail de l’Adoration de l’Agneau mystique des frères Van Eyck - Bruxelles, 2015 ©JEAN-CLAUDE WOUTERS
Expositions du 15/09/2016 au 29/10/2016 Terminé
Galeries Loo et Lou (haut marais) 20, rue Notre-Dame-de-Nazareth, Paris 3e France
Galerie Loo et Lou (George V) 45, avenue George V, Paris 8ème France
Communiqué de presse des Galeries Loo & Lou Haut Marais et George VGaleries Loo et Lou (haut marais) 20, rue Notre-Dame-de-Nazareth, Paris 3e France
Galerie Loo et Lou (George V) 45, avenue George V, Paris 8ème France
Du 15 septembre au 29 octobre 2016, la Galerie Loo & Lou accueille sur ses deux sites l’exposition de Jean Claude Wouters.
L’ensemble des oeuvres présentées s’articule autour de 4 différentes séries : des portraits d’hommes et de femmes, de têtes de Buddhas, des Sanguines et enfin, des peintures sur des images existantes de détails extraits du chef d’oeuvre des frères Van Eyck, L’Adoration de l’Agneau mystique, achevé en 1432.
Jean Claude Wouters est né en Belgique. Dès son plus jeune âge, il est immergé dans la peinture des primitifs flamands qui l’impressionnent et déterminent son rapport à l’art et à la spiritualité. Il est parallèlement très attiré par le Japon et pratique le zen depuis
l’âge de 15 ans.
Sa démarche artistique, véritablement nourrie par cette double culture, oscille entre photographie, peinture et dessin.
Plasticien autodidacte, Wouters est un artiste multidisciplinaire et iconoclaste qui questionne à travers son oeuvre le statut de l’image et son rapport au visible.
A travers ses portraits, il cherche à révéler la lumière des êtres en produisant des images dites acheiropoïètes (c’est à dire ‘’non fait de mains d’homme’’) basée sur la seule utilisation de la lumière sur les surfaces sensibles du négatif et du papier photo.
L’artiste a développé une technique tout à fait personnelle et unique fondée sur les procédés argentiques hérités du 19e siècle. Celle-ci consiste à réaliser des oeuvres en photographiant à de nombreuses reprises la même image ‘‘originale’’. Il parvient à dépouiller par couches successives les images de tout superflu à la limite du voir, jusqu’à saisir leur essence et ainsi révéler notre être le plus profond. Cette empreinte ou trace de l’image sur la toile, n’est pas sans évoquer les Cosmogonies de Klein où le tableau n’est que le témoin, la plaque sensible de ce qui est. Elle évoque aussi une lointaine analogie avec le mystère du Saint-Suaire.
Tête de Buddha , musée Cernuschi - Paris, 2016 ©JEAN-CLAUDE WOUTERS
Têtes arrachées à leur corps et abîmées par les siècles, elles évoquent des météorites tombées du ciel, où l’on devine à peine la présence sourde de l’homme. Wouters relie ces créatures telluriques à la cosmogonie bouddhiste où les montagnes se déplacent comme le décrit le grand Maître Dogen, créateur du zen sôtô, dans son magistral ‘’shobo genzo’’ écrit au 13e siècle.
A la frontière de l’art conceptuel et à l’opposé des Portraits et Buddhas, les « détails de l’Adoration de l’Agneau mystique » et les Sanguines relèvent de l’ajout de matière et du sens du toucher.
Depuis toujours, Wouters peint sur des images, et en particulier des reproductions de chefs d’oeuvres extraites de livres anciens.
Détail de l’Adoration de l’Agneau mystique des frères Van Eyck
- Bruxelles, 2015 ©JEAN-CLAUDE WOUTERS
La série des Sanguines relève d’une démarche similaire. L’ajout de cette matière sanguine et éclatante donne une seconde vie à l’image en jouant avec la mémoire du spectateur.
Dans les deux cas, l’œuvre d’art n’est plus rétinienne mais liée à la mémoire de l’œuvre et la pratique ‘’déconstructive’’ de l’artiste permet de conférer à l’image un nouveau sens. Wouters brouille les pistes de notre perception dans une utilisation détournée de la peinture et de la photographie, jusqu’à la confusion des deux médiums.
A contrecourant de la société de consommation qui inonde notre regard d’images séductrices, provocatrices et manipulatrices, il cherche à travers ses propositions picturales sobres et élégantes à révéler plutôt que montrer, pour transcender ainsi le visible et dévoiler la nature profonde et immuable qui relie les êtres.
Sanguine et Or sur papier de 1941 - Paris, 2014 ©JEAN-CLAUDE WOUTERS