©JEAN CAZELLES
Cet automne la Sellerie accueille le photographe Jean Cazelles, connu pour avoir créé en 1988 le Festival Photofolies à Rodez.
Avec "Dérives argentiques" de sa série au long cours "Méprises & Faux-semblants", il nous invite à un voyage onirique, poétique qui suscite admiration, étonnement devant la subtilité de ses tirages noir et blanc aux sels d'argents. Prenant à revers l'objectivité de la photographie, il trouble notre perception par de subtils rehauts de lumière propices au "clair-obscur". Du geste du "graveur", il aime le contact avec la matière qu’il met en scène ; déroutante, elle nous incite à la méditation.
"Dérives argentiques" : A l’affût des télescopages visuels les plus prometteurs, c’est avec la matière-lumière – sa matière-première – que le photographe nous dit la fragilité du regard et la subtilité trompeuse des choses sorties de l’ornière documentaire.
Ruptures d’échelles, retournements de clichés, mutations de données et autres interventions chimiques, lui permettent ici de prendre à revers l’objectivité supposée de la photographie et de faire de sa tâche argentique une oeuvre onirique et unique. L'exposition est composée de 49 tirages argentiques sur papier baryté.
©JEAN CAZELLES
Jean Cazelles connaît bien le musée d'art d'archéologie d'Aurillac. Lors des Journées européennes du patrimoine, en septembre 2008, le musée avait invité l'artiste peintre Claude Chaigneau qui avait alors à son tour convié son ami photographe Jean Cazelles à exposer une série d'oeuvres témoignant de la complicité réelle existant entre les deux amis/artistes originaires tous deux du bassin minier de Decazeville. Il s'agissait de l'exposition Co-incidences.
Des séries d’images ont été échangées entre le plasticien et le photographe, qui s’en sont nourris pour créer d’autres réalisations, à nouveau échangées. Les images sont in fine présentées en diptyque rassemblant systématiquement une photographie noir et blanc et un dessin en couleur, selon des rapprochements formels, synthèse d’une démarche inédite qui montre bien les inspirations mutuelles. En effet aussi bien les photographies que les tableaux représentent ou s'inspirent des paysages post-industriels de cette région, mêlant vestiges industriels et éléments naturels.
Mais aujourd’hui, de "Méprises" en "Faux-semblants", Jean Cazelles voit l’opportunité de jouer avec la polysémie de l’image et la sensualité de la matière pour transgresser plus encore le réel et son emprise récurrente. Une orientation décisive qu’il revendique aujourd’hui avec la série "Dérives argentiques".
©JEAN CAZELLES