Poses de radiographies, Zone interdite - Futaba, Fukushima-Ken, 2016. © Hélène Lucien / Marc Pallain
Expositions du 7/9/2016 au 30/10/2016 Terminé
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
Communiqué de presse de la MEPMaison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
Comment donner une représentation de l’inimaginable et de l’inaccessible ? Après la catastrophe de Fukushima en 2011, Hélène Lucien et Marc Pallain croisent leurs pratiques artistiques pour tenter d’y apporter un nouveau regard.
Plasticienne, Hélène Lucien guide ses travaux dans l’expérimentation et la recherche de résonnances entre différents médiums et pratiques artistiques, afin de souligner l’écart existant entre notre connaissance du monde physique et ses représentations. Photographe, Marc Pallain inscrit son travail photographique autour de la narrativité temporelle et son impact sur l’espace urbain ou rural. Il met en lumière la mémoire en traitant les traces inscrites sur les paysages ou les visages.
Fruit de la rencontre de ces deux démarches artistiques, l’exposition « Fukushima: l’invisible révélé » est pensée comme un parcours sensoriel de la réalité d’une zone nucléarisée, où chaque élément apporte un éclairage singulier aux conséquences mémorielles, quotidiennes, indicibles de cet accident et interroge le visiteur sur l’après Fukushima au delà des seules frontières nipponnes.
Poses de radiographies, Zone interdite - Namie, Fukushima-Ken, 2016. © Hélène Lucien / Marc Pallain
Les chronoradiogrammes de la première salle, qui constituent le coeur du projet, sont présentés comme des vitraux offrant une fenêtre sur l’invisible et entrent en résonnance avec des photographies prises sur la zone, des montages vidéo et des sculptures réalisées pour l’occasion. Tous ces éléments questionnent « l’esthétique de la catastrophe », la « mise en spectacle » d’un événement paradigmatique et s’imposent comme des enregistrements révélateurs, tout autant que des créations d’une réalité silencieuse, insistante et insensible.
En révélant l’invisible, Hélène Lucien et Marc Pallain offrent des représentations temporelles du dialogue entre la réalité sans cesse changeante de la zone évacuée et la trace imprimée sur le film radiographique. Ils réveillent ainsi la mémoire collective, redonnent un visage aux habitants du site, et observent les efforts de l’Homme et des organisations gouvernementales, qui tel Sisyphe, tentent inlassablement d’effacer l’irréparable.
Tokyo - Aoyama-ku, 2016 © Hélène Lucien / Marc Pallain