L'HOMME QUI COURT, PARIS, 1953. © Sabine Weiss
Jeu de Paume / Château de Tours 25 avenue André Malraux 37000 Tours France
(Communiqué de presse Jeu de Paume) Après les expositions dédiées à Vivian Maier, Gilles Caron, Pierre de Fenoÿl ou Robert Capa, l’exposition « Sabine Weiss » marque la volonté du Jeu de Paume – Château de Tours de faire découvrir des fonds et archives historiques inédits ou méconnus de photographes du XXe siècle.
Dernière représentante de l’école humaniste de l’après-guerre, qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis, Édouard Boubat, Brassaï ou Izis, Sabine Weiss a, pour la première fois, accepté d’ouvrir ses archives personnelles et de livrer un témoignage sur sa vie et son métier de photographe. Elle est l’unique femme photographe au lendemain de la guerre à avoir exercé ce métier aussi longtemps et de façon aussi diversifiée, dans tous les domaines de la photographie : reportages, portraits d’artistes, mode, publicité, travaux personnels.
PORTRAITS MULTIPLES, PROCEDE POLYFOTO, GENEVE, 1937 © Sabine Weiss
Dès le début des années 1950, son entrée à l’agence Rapho et la reconnaissance de son œuvre aux États-Unis font d’elle l’une des principales représentantes de la photographie humaniste française, dont le point d’orgue sera la célèbre exposition « The Family of Man »,organisée par Edward Steichen en 1955. Sabine Weiss est largement représentée dès 1953 dans l’exposition « Post-War European Photography » au Museum of Modern Art de New York (MoMA) et bénéficie d’une exposition personnelle à l’Art Institute of Chicago en 1954.
L’exposition revient sur cette période historique des années 1950 en mettant l’accent, en particulier, sur ses images des enfants des rues, ses scènes parisiennes, ses portraits d’artistes et ses reportages à travers une Europe en pleine reconstruction. Des publications d’époque sont présentées dans l’exposition en regard de ses tirages, ainsi que certaines photographies inédites, notamment de New York.
CHEZ DIOR, PARIS, 1958 © Sabine Weiss
Le travail réalisé par Sabine Weiss dans le domaine de la mode est évoqué plus particulièrement à travers sa collaboration pour le magazine Vogue, avec lequel elle est sous contrat de 1952 à 1961, aux côtés de photographes comme William Klein, Henry Clarke ou Guy Bourdin. Sont aussi montrées des images réalisées pour Life, Paris Match, Elle ou Charm ainsi que des documents sur la photographe au travail.
ANDRE BRETON CHEZ LUI, 1956. © Sabine Weiss
FRANCOISE SAGAN CHEZ ELLE, LORS DE LA SORTIE DE SON PREMIER ROMAN "BONJOUR TRISTESSE", PARIS, 1954. © Sabine Weiss
Une salle est consacrée à ses portraits d’artistes, écrivains, comédiens et musiciens, parmi lesquels Alberto Giacometti, André Breton, Kees Van Dongen, Robert Rauschenberg, Niki de Saint Phalle, Françoise Sagan, Romy Schneider, Ella Fitzgerald, Jeanne Moreau, ou Simone Signoret. Enfin l’exposition donne une large place à l’œuvre personnelle en noir et blanc de la photographe à partir des années 1980, réalisée au cours de voyages en France, en Inde, en Birmanie, en Bulgarie, en Égypte ou à La Réunion, dans la tradition de l’école humaniste, contribuant à l’aura d’une photographe sensible à l’être humain et à sa vie quotienne. Trois films ou extraits de films seront présentés, dans lesquels Sabine Weiss témoigne, à différentes périodes de sa vie, des nombreuses facettes de son parcours de photographe.