Sarah Bernhardt, after Nadar (Rebus), 2010 © Vik Muniz
Expositions du 15/6/2016 au 28/8/2016 Terminé
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
La MEP présente un ensemble inédit d’une vingtaine d’œuvres de l’artiste contemporain brésilien Vik Muniz, issues de la collection privée de Géraldine et Lorenz Bäumer. Collectionneurs avisés et amis de l’artiste depuis plus de vingt ans, ils vivent entourés des œuvres de Vik Muniz. Les photographies présentées à la MEP jalonnent le parcours de l’artiste de ses débuts jusqu’à ses œuvres les plus récentes. La collection de Géraldine et Lorenz Bäumer s’attache à montrer une image emblématique de chaque série majeure produite par Vik Muniz depuis les années 1990. Des premiers trompes l’œil en chocolat fondu aux compositions monumentales réalisées à partir d’objets de récupération en passant par un impressionnant portrait du collectionneur en poussière d’or, ce parcours permet d’appréhender la richesse du travail de Vik Muniz. L’exposition invite le visiteur à un voyage sensoriel aux frontières de la mémoire collective et de la perception individuelle, chacune de ces images convoquant une infinité de niveaux de lecture.Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
Lorenz Bäumer, célèbre joaillier de la Place Vendôme, a constitué sa collection de dessins, de peintures et de photographies en suivant son œil, son instinct, sans se préoccuper de la cote des artistes, pour peu qu’ils éveillent chez lui un intérêt, une émotion, une interrogation. Selon ses propres mots, une collection est « un outil pour se faire plaisir ». Ingénieur de formation, centralien, Lorenz Bäumer est un inlassable perfectionniste qui apprécie les artistes qui eux aussi repoussent les limites de la technique et apportent un regard nouveau sur la création.
C’est ce trait caractéristique du travail de Vik Muniz qui a séduit Lorenz et Géraldine Bäumer dès leur rencontre à la fin des années 1990, immédiatement après avoir découvert à New York, au MoMA la reproduction en chocolat, d’une photographie de Hans Namuth, représentant Jackson Pollock en pleine séance de « dripping ». Il s’ensuivit une véritable histoire d’amitié, et le début d’une collection éclairée qui apparaît aujourd’hui comme une cartographie sensible de l’œuvre de Vik Muniz. L’ensemble des photographies présentées à la Maison Européenne de la Photographie témoigne de la relation qui unit le couple de collectionneurs à l’artiste, et révèle les thèmes chers à Vik Muniz : le jeu sur les échelles, sur les matières et plus généralement sur la perception rend compte du travail d’un artiste qui se dit « illusionniste low-tech ». Revisitant des images phares inscrites pour la plupart dans l’inconscient collectif, Vik Muniz propose une relecture décalée des chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art, et entraine le spectateur en immersion dans un univers de faux-semblants éphémères, immortalisés par la photographie.
Hommages gigantesques ou microscopiques aux grandes figures de la peinture et de la photographie, les compositions de Vik Muniz nécessitent souvent plusieurs centaines d’heures de travail et une précision phénoménale. Ces œuvres se lisent comme une galerie de copies non-conformes qui questionnent le rôle de l’image et plus largement notre propre rapport à l’art et à la représentation, comme un écho aux mots de Walter Benjamin qui se demandait, évoquant la photographie, si « cette invention même ne transformait pas le caractère général de l’art ».
Une création inédite de Vik Muniz est également présentée à la Maison Guerlain, 68 avenue des Champs-Élysées, dans le cadre de l’exposition « Matières, voyage aux frontières de l’invisible », du 15 juin au 28 août 2016.
Ses oeuvres sont également visibles au sein de l’exposition « Vik Muniz : Verso » au musée Mauritshuis, La Haye, du 9 juin au 4 septembre 2016.