© Mika Rottenberg
Expositions du 23/6/2016 au 11/9/2016 Terminé
Palais de Tokyo 13, avenue du Président Wilson 75016 Paris France
Le Palais de Tokyo présente une exposition d’ampleur du travail de Mika Rottenberg (née en 1976 à Buenos Aires, vit à New York). Dans ses œuvres, l’artiste met en scène des situations absurdes de travail à laPalais de Tokyo 13, avenue du Président Wilson 75016 Paris France
chaîne, souvent interprétées par des femmes utilisant leur propre corps comme outil et matière première.
Récits captivants où le réel semble se distordre dans la fiction, et où la fantaisie et l’humour le disputent à l’étrangeté, ses vidéos sont montrées au sein d’installations immersives qui prolongent leur univers.
À l’occasion de sa deuxième exposition monographique en France, près de dix ans après celle que lui a consacrée La maison rouge (Paris) en 2008, Mika Rottenberg réinvente pour le Palais de Tokyo plusieurs des installations vidéos qui ont fait sa renommée internationale, dont NoNoseKnows(2015) – remarquée lors de la 56e biennale de Venise – bowls balls Souls Holes (2014), SEVEN (2011) et Squeeze (2010).
Dans les œuvres de Mika Rottenberg, les corps se déploient hors des normes et des canons actuels. Il s’agit le plus souvent de femmes, dont les particularités physiques sont vantées ou mises à disposition sur
Internet, et qui inspirent les scénarii de l’artiste.
© Mika Rottenberg
Certaines sont culturistes, d’autres en surpoids : « Je choisis les protagonistes en fonction de qui ils sont et de comment ils se comportent ; je travaille autour d’eux. Je ne demanderai probablement jamais à quelqu’un de s’adapter à mon travail ou de jouer la comédie pour moi. À l’inverse, je fais en sorte que mon travail s’adapte à eux et leur aille, au sens propre. »
Au cours des quinze dernières années, Mika Rottenberg a développé une pratique qui conjugue la réalisation de vidéos et d’installations, de dessins et de sculptures. Elle construit des environnements immersifs qui servent d’écrins à ses films, participant ainsi à brouiller les frontières entre imaginaire et réalité. « Je veux que les espaces des vidéos aient un impact physique sur le spectateur. Une fois entré dans un espace qui nous est étranger, on devient plus conscient de là où l’on se trouve. Cela modifie la relation que l’on entretient avec ce qui est présenté sur l’écran. »
© Mika Rottenberg
Outils de travail dans plusieurs des films présentés au Palais de Tokyo, les corps des personnages sont entièrement mobilisés par diverses actions effectuées à la chaîne, dans des locaux à plusieurs étages où
ils paraissent à l’étroit. Les matériaux en cours de transformation, pour le moins intrigants, conduisentin fine à la production d’objets souvent absurdes et inutilisables. « Dans l’univers de Rottenberg, ce sont
des éléments de basse qualité qui sont produits mais qui nécessitent un labeur éreintant d’enroulage, de malaxage, de découpage, de hachage ou de secrétage (de pleurs ou de sueur). »
Le corps apparait par ailleurs de manière fragmentaire et humoristique quand une langue ou une paire de fesses passent à travers un mur dans Squeeze (2010). Au Palais de Tokyo, le parcours labyrinthique imaginé par l’artiste s’enrichit également de plusieurs sculptures rejouant dans l’espace certains détails ordinaires du quotidien – tel le son émis par une goutte d’eau tombant sur une plaque brûlante, ou le tressautement d’une queue de cheval.