© Miho Kajioka / VU’
Miho Kajioka
And, where did the peacocks go?
© Miho Kajioka / VU’
Des images emplies de sérénité, habitées du silence des choses immobiles, des images où l’œil s’accroche aux formes minuscules noyées dans des océans d’espaces brulés de lumière. Des photographies japonaises dans leur raffinement et leur matérialité, virées au thé ou projetées dans des petits formats aux contours irréguliers. Miho Kajioka n’est pourtant pas une photographe de la contemplation zen et de la patience du Mikado. Journaliste en mission sur les territoires dévastés par le tsunami et anéantis par la peste nucléaire, elle est brutalement confrontée à l’incommensurable beauté de la nature abandonnée.
Miho Kajioka raconte à travers ses images oniriques et poétiques, d’une délicatesse infinie, le paradoxe ultime de la nature insoumise à la violence.
© Miho Kajioka / VU’
«Trois mois après la catastrophe, à Kamaishi, petite ville portuaire où plus de 800 personnes ont péri, j’ai trouvé un rosier en fleurs, tout près d'un bâtiment détruit. La survivance de la grâce, de la beauté dans une environnement apocalyptique m’a troublé... Peu après, j’ai découvert un article sur des paons qui n’ont pas quitté la zone alors que la population (près de 110 000 personnes) a été évacuée. J’ai tout de suite imaginé ces paons, leurs magnifiques ailes déployées, marchant dans la ville déserte... C’était comme si deux images radicalement opposées - les ruines, le chaos et les paons majestueux dialoguaient... Depuis, je vois ces deux mondes, presque partout et constamment...»
Cette série est également présentée au Festival Photo de La Gacilly du 4 juin au 30 septembre 2016, dans le cadre d’un hommage à la photographie japonaise.