Fabriques jacquard de type collectif, rue Denis Epitalon, Saint-Etienne © Jean-Claude Martinez
Les maisons-ateliers de passementiers que l'on nomme « fabriques » sont encore très nombreuses à Saint-Étienne et dans les bourgs alentours. La ville de Saint-Étienne concentre un incroyable patrimoine bâti rubanier (les 2/3 du bâti fin 19e mais aussi et de manière tout à fait originale, deux milliers de « fabriques », maisons-ateliers de tissage étagées sur les collines.
Aux 18e et 19e siècles, l'industrie et le commerce du ruban ont été une des activités économiques principales de la ville de Saint-Étienne. La rubanerie a fortement contribué à son développement, à la structuration du tissu urbain, et à la création de l'actuel centre-ville. Mais le territoire du ruban dépasse les limites de la ville centre.
Sur les plateaux et la plaine du Forez, dans le Pilat et l'Yssingelais, le 19e siècle a vu s'établir cette industrie d'art entretenue par des familles ouvrières travaillant à façon pour les patrons rubaniers de Saint-Étienne. Pas moins de 70 000 personnes vivaient du ruban, et les deux tiers du patrimoine bâti sont rubaniers.
De multiples bourgs travaillaient encore il y a une quinzaine d'années pour les fabricants stéphanois. Quartiers urbains et bourgs étaient spécialisés en jacquard, velours, ou tambour, ce qui rend facilement reconnaissables les façades de ces anciens ateliers, avec leurs fenêtres, aux dimensions et à la disposition caractéristiques.
Aujourd'hui, la lumière et l'espace de ces ateliers, la présence du jardin, attirent de nouveaux usagers qui investissent avec talent et fantaisie ces lieux délaissés par l'industrie.
Cette exposition itinérante est proposée dans les hauts-lieux du territoire rubanier, dans l'espoir que de plus en plus d'habitants reconnaissent et aident à protéger et mettre en
valeur ce patrimoine original et exclusif à notre région.
Fabrique jacquard individuel, rue Malescourt, Saint-Etienne © Jean-Claude Martinez