© Anton F.
© Anton F.
Ses clichés sont des concentrés de terre africaine : ils en expriment à la fois la magie, l’histoire chahutée, le présent chaotique et le désir d’avenir.
© Anton F.
On pense là, en particulier, à ce magnifique dytique avec un enfant en haillon courant sur la plage, comme porté par la grâce. Dans cette série transperce également la fascination d’Anton F. pour les ruines coloniales. Lui, l’homme blanc qui, par amour pour l’un de ses habitants, a élu domicile dans un quartier populaire de Lomé :
« Ces ruines sont les traces d’un passé avec lequel il faut composer pour aller de l’avant. Ne pas les montrer serait une forme d’occultation de la mémoire. Ce serait vouloir nier les mélanges et les métissages », explique-t-il.
Le photographe défend une vision dynamique de l’Afrique, portée par la travail des femmes et les jeux des enfants. L’image du cochon trônant au milieu de murs écroulés avec, en arrière plan, une bâtisse récente dont on devine les surélévations successives, fait ainsi figure d’allégorie: celle d’un continent que l’on croit assoupi alors qu’il est en construction et d’une Europe dont ne demeurent de la splendeur, que des vestiges.