Expositions du 01/06/2006 au 01/10/2006 Terminé
Musée national de la Marine Palais de Chaillot 17 place du Trocadéro 75116 Paris France
C'est par le pôle Sud, qui reste encore peu exploré à l'aube du XXe siècle, que Charcot débute l'aventure. Il organise deux missions successives sur deux navires : le Français
puis le Pourquoi-Pas ?
le Français au pôle Sud (1903-1905)
Pour sa première expédition antarctique, Charcot, qui n'a pas obtenu suffisamment
de subventions, décide d'assumer personnellement une partie des frais. Avec l'aide
du chantier de construction Gautier, il fait construire un navire polaire, le Français.
L'expédition compte 19 hommes dont 2 naturalistes, un météorologiste, un glaciologue, un hydrographe et un photographe. Adrien de Gerlache se joint à eux au titre de conseiller, mais sa mésentente avec Charcot le conduit à abandonner l'aventure.
Cet incident est effacé par l'accueil exceptionnel que l'Argentine réserve au Français.
C'est ensuite le premier hivernage d'une expédition française en zone polaire, dans
l'île Wandel. Mais le Français, ayant heurté un récif, doit abréger sa mission.
Les découvertes scientifiques de ces 18 mois sont malgré tout impressionnantes, notamment en cartographie avec plus de 1000 km de côtes nouvelles relevées.
Au retour, Charcot, salué par l'ensemble de la communauté scientifique, reçoit un
accueil triomphal. Il s'attache alors à l'exploitation rapide des résultats scientifiques
de la missionet publie 18 volumes de rapport.
le Pourquoi-Pas ? au pôle Sud (1908-1910)
Ayant vendu à l'Argentine le Français endommagé, Charcot fait construire un nouveau navire polaire, plus grand et équipé d'une machine plus puissante : le Pourquoi-Pas ?
Le projet est largement soutenu par l'opinion française et Charcot obtient enfin des subventions.
Le but de l'expédition, qui compte 8 scientifiques, est de poursuivre les explorations
du Français et de les approfondir en effectuant un second hivernage, cette fois dans
l'île Petermann.
Charcot comprend que la côte Loubet (reconnue lors de la précédente mission) et
l'île Adélaïde (découverte par John Biscoe en 1832) ne forment qu'une seule et même terre qui s'étend sur plus de 70 milles.
Les travaux multidisciplinaires sont considérables, et les cartes établies par Bongrain
sur 2000 km de côtes seront pratiquement les seules en service jusqu'en 1935.
L'équipe rentre épuisée. Mais Charcot, une nouvelle fois, n'achève la mission qu'après
en avoir publié les résultats scientifiques.
cap sur l'Arctique
dans la mer du Groenland
Sur l'impulsion de Charcot, les décrets de 1924 affirment enfin les droits de la
France sur la Terre Adélie.
En 1925, atteint par la limite d'âge de son grade, Charcot doit déléguer le commandement du Pourquoi-Pas ? Mais il reste à bord comme chef de mission
aux côtés des deux commandants qui vont se succéder, Chatton et Le Conniat.
Charcot abandonne les explorations au pôle Sud et s'oriente exclusivement vers
l'Arctique où il effectuera dix missions successives.
le Pourquoi-Pas ? en Arctique (1925-1936)
Dès 1925, l'expédition se porte sur les îles Féroé, Jan Mayen et l'Islande.
En 1926, l'Académie des Sciences, qui vient de l'élire membre, confie à Charcot
une mission à la Terre de Jameson. L'équipe observe le premier essai de colonisation
du Danemark à Rosenvinge, sur la côte orientale du Groenland, tout en apportant
son soutien à la mission danoise.
En 1928, Charcot part à la recherche de l'explorateur norvégien Roald Amundsen,
qui a disparu avec son avion alors qu'il portait secours à Nobile.
L'expédition de 1931, en vue de l'Année Polaire Internationale, doit installer une
mission française au Scoresby Sund. Puis elle procède aux relevés de la côte de Blosseville.
En 1934, Charcot installe à Ammassalik, toujours sur la côte Est du Groenland, la mission de Paul-Emile Victor qui a pour but d'étudier les communautés inuites d'un point de vue anthropologique. Le Pourquoi-Pas ? revient chercher les quatre hommes l'année suivante. Enfin, la dernière campagne est lancée publiquement à la Salle Pleyel le 4 Février 1936.
Ammassalik
En 1934, Paul Rivet, directeur du Musée ethnographique du Trocadéro, soutient le projet de quatre chercheurs, Paul-Emile Victor, Robert Gessain, Fredy Matter et Michel Pérez, qui souhaitent étudier les Inuits de la côte Est du Groenland. Charcot écrit pour eux
des lettres de recommandation, donne des conseils et surtout met à leur disposition
le Pourquoi-Pas ? Les scientifiques vont collecter près de 4000 objets, témoignages inestimables de la culture inuite, et, dès leur retour, ils organisent une exposition de photographies au siège du Figaro.
La rencontre avec « les Esquimaux » est tellement exceptionnelle que Victor, Gessain
et Matter, accompagnés du sculpteur Eigil Knuth, décident d'entreprendre en 1936 la traversée du Groenland d'Ouest en Est en traîneau à chiens. Pour annoncer cette
nouvelle aventure, Jean Lefranc écrit dans Le Temps : « Ils étaient quatre jeunes gens
qui pour échapper à l'inquiétude du siècle s'en allèrent passer une année au Groenland. L'extraordinaire, c'est qu'ils en revinrent, et le merveilleux c'est qu'ils se préparent à y retourner. Le Pourquoi-Pas ? leur fut secourable ».Musée national de la Marine Palais de Chaillot 17 place du Trocadéro 75116 Paris France