L'information est arrivée sous la forme d'une petite annonce, vendredi 9 juin, comme les journaux en reçoivent quotidiennement, pour informer de la vente d'un appartement ou d'un poste à pourvoir dans une entreprise. Mais c'est une petite annonce d'un genre bien particulier. Elle émane de l'artiste française Sophie Calle.
Elle est libellée ainsi : "Sophie Calle, artiste sélectionnée pour représenter la France à la 52e Biennale d'art contemporain de Venise, recherche toute personne enthousiaste pouvant remplir la fonction de commissaire d'exposition. Références exigées. Rémunération à négocier. Anglais courant souhaité. Envoyer CV et lettre de motivation à : scbiennale@galerieperrotin.com/".
C'est sans doute la première fois, dans un monde de l'art pour le moins codifié, qu'un artiste recrute son commissaire par petite annonce, à envoyer à sa galerie, Emmanuel Perrotin. Mais rien ne peut vraiment étonner de la part de Sophie Calle, artiste conceptuelle et sensible, qui utilise la photographie, les mots, l'installation, le cinéma pour créer des oeuvres dans lesquelles elle exhibe sa vie privée et s'immisce dans celle des autres.
Dans un premier temps, Sophie Calle avait demandé au sulfureux artiste britannique Damien Hirst d'assurer ce commissariat. Ce dernier a refusé. Lors de son récent passage au Centre Pompidou, on lui demandait quel serait son commissaire pour Venise. Face à son absence de réponse, un ami a soufflé à l'artiste : "Tu n'as qu'à passer une petite annonce." Voilà qui est fait.
Attention, il faut prendre l'annonce à la lettre. Au premier degré. Sophie Calle cherche bien un commissaire pour l'aider à monter l'exposition du pavillon français de la Biennale de Venise, qui aura lieu à l'été 2007. La grande exposition que lui a consacré le Centre Pompidou en novembre 2003 montrait que cette artiste, née en 1953, parmi les plus renommés au monde, affectionne de se mettre en danger à travers des scénarios dont elle n'a pas toute la maîtrise, loin de là, afin de produire des oeuvres dont la teneur et l'ampleur sont au départ insoupçonnées.