© Thilart, Quand Paris s'éveille
Expositions du 29/3/2016 au 10/4/2016 Terminé
Le Carré de Saint-Cloud 3bis rue d'Orléans 92210 Saint-Cloud France
La Carré, espace culturel à Saint‐Cloud, présente une trentaine de photographies de l’artiste Thilart.Le Carré de Saint-Cloud 3bis rue d'Orléans 92210 Saint-Cloud France
Ne pas s’attendre à de la photographie classique ni plasticienne. Le regardeur entre ici dans un autre univers, celui de la xième dimension : la couleur. Nous voici face à des espaces urbains et des paysages qui nous interpellent, faisant appel à nos références et souvenirs, et en même temps, nous emmènent vers une hyper‐réalité de la vie. Pour l’appréhender, il faut réapprendre à parler le langage des couleurs. Thilart nous en donne les clés.
Au départ, un ciel parcouru par un câble électrique et sous nos yeux : un ciel colorisé d’aplats vert et rose, ponctué de traits aux allures de manga.
Au départ, de « simples » branches de fleurs de cerisiers et sous nos yeux : un arbre éclatant de couleurs au milieu d’un ciel en mouvement, plein d’azur et de soleils doux.
Au départ, une petite rue parisienne étroite et sous nos yeux : du jaune, du rose, du violet… viennent enluminer les moindres détails de cette allée.
Nous traverserons désormais Paris et la vie autrement.
© Thilart, Chemin de fer
ENTRETIEN AVEC L’ARTISTE
Lorsque vous prenez vos photos, savez‐vous déjà lesquelles vont être retravaillées ?
Je ne peux pas savoir à l’avance celles qui vont faire l’objet de mon « traitement ». Je privilégie plus l'intérêt de la photo qui déjà, sans intervenir, est porteuse de sens. Je recherche néanmoins la perspective, la géométrie des espaces. Les lignes viennent décrire le phénomène complexe du rapport du citadin avec son temps avec le monde qui l’entoure. Elles guident d’ailleurs mes prises de vue.
J’aime imaginer des endroits où il y aurait davantage de chaleur, de vie. Et souvent les endroits qui me touchent témoignent d’un sentiment très présent de vide impersonnel. Ou quand la couleur et le sens brillent par leur absence.
Trouvez‐vous que la vie manque de couleurs ? Aimeriez‐vous que chacun redécouvre tout ce qui l'entoure à l'aide de votre prisme de couleurs et de formes ?
Oui tout à fait. J’aimerais que chacun renouvelle son regard et qu’il appréhende le monde armé de ce nouvel outil qui est le mien : la couleur. Tout le monde n’a pas accès à la couleur. C’est un don. Avant la photographie, j’étais déjà dans la problématique des couleurs via le pastel qui m’a fait découvrir leur richesse et leur force, tout ce qu’elles peuvent véhiculer en termes d’émotions et d’idées.
Je reviens sur ce regard posé : j'imagine cette cathédrale et bien d'autres monuments qui étaient recouverts de couleurs il n'y a pas si longtemps. La couleur fait partie de notre patrimoine culturel, je la voudrais plus présente, comme témoin de notre histoire. Pour citer Michel Pastoureau, « la couleur est une matière, une fraction de la lumière, une sensation, un ensemble de mots, un concept ». Elle est à elle seule un langage désignant tout un monde sous‐jacent.
Que voulez‐vous transmettre à travers vos photographies ?
Ma démarche s'articule sur l’idée d’un monde en suspens, qui attend d’être révélé et par la nécessité de penser à une forme d'"extra‐vie" pour nos façades d'immeuble, nos ponts, nos quais de métro…
J’espère ainsi rendre à l'urbain mais aussi à chaque objet – vivant ou non – la place qu'il mérite. La couleur vient pointer du doigt l’extra‐ordinaire dans ce qui peut paraître le plus insignifiant.
© Thilart, Cerisier en fleurs
Exposition ouverte du 28 mars au 10 avril. Entrée libre.