Dans la péninsule de Taïmyr, à l'extrême Nord de la Sibérie, un enfant Dolgane de deux ans fait sa sieste à l'extérieur du campement, emmitouflé dans le manteau de sa mère. Derrière lui, des rennes du
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Destins Dolganes présente soixante-dix photographies et illustre le quotidien actuel des Dolganes dans ce qu’il a de plus divers, entre tradition et modernité, entre les anciens accrochés à leurs villages et leurs enfants et petits-enfants qui, plus que jamais regardent vers le sud et imaginent leur avenir loin de leur terre natale.
Dans la péninsule de Taïmyr, Egor Antonov est l'un des rares éleveurs à poursuivre son activité, été comme hiver, à travers la toundra. Ici, Egor attèle ses rennes qui auront à charge de tracter le "balok", l'habitation traditionnelle dolgane. L'Arguish, la grande transhumance d'été débutera dans quelques semaines et Egor, accompagné de sa famille, rejoindra les pâturages du Nord.
© Nicolas Mingasson - Observatoire Photographique des Pôles
Les Dolganes du Nord Taïmyr comptent parmi les populations les plus isolées de l'Arctique russe. Si une large part de cette population d'éleveurs de rennes est depuis longtemps sédentarisée, quelques familles continuent toujours à nomadiser au rythme de la transhumance des troupeaux. Ces peuples du Grand Nord russe restent très largement méconnus ; aux conditions extrêmes de l'Arctique est venu s'ajouter l'isolement administratif : toutes ces familles vivaient dans des régions interdites aux étrangers. C'est d'ailleurs encore très largement le cas. Cet isolement explique le peu d'études scientifiques et le peu de travaux photographiques réalisés sur les Dolganes. Rejoindre leur isolement exige des efforts extrêmement importants et des contacts solides dans la région même. L’exposition DESTINS DOLGANES constitue de ce fait, une opportunité rare de porter un regard sur ce peuple méconnu de l’Arctique.
Couple d’éleveurs de rennes de la région de Novorybnoïe.Ils comptent parmi les rares à encore nomadiser, toute l’année, au rythme de leur troupeau.
© Nicolas Mingasson - Observatoire Photographique des Pôles
“Destins Dolganes” illustre le quotidien actuel des Dolganes dans ce qu’il a de plus divers, entre tradition et modernité, entre les anciens accrochés à leurs villages et leurs enfants et petits-enfants qui, plus que jamais regardent vers le sud et imaginent leur avenir loin de leur terre natale. Dans les rues des villages les jeunes s'habillent (presque) comme en France, le soir appellent sur Skype leurs cousins déjà partis loin du village et, le week-end venu, rendent visite en skidoo à leurs grands-parents qui nomadisent encore. L’exposition présentera également une série de photographies tirées des albums de quelques vieilles familles dolganes. Cette vision inédite oblige à un tout autre regard, loin des clichés habituels et nous invite à réviser notre propre regard sur le monde. Destins Dolganes présentera soixante-dix photographies. Une série de portraits grands formats provoquera un face à face avec les visiteurs. Les séries qui viendront entourer ces portraits seront toutes réalisées selon des procédés de tirages traditionnels pour conserver la force du travail argentique de Nicolas Mingasson.
Vladimir est un ancien pêcheur à la retraite du village dolgane de Novorybnoïe, sur les rives de la rivière Khatanga. Aujourd'hui, il poursuit son activité de pêcheur pour subevnir à ses propres besoins, comme la plupart des retraités du village. Une activité qui lui permet aussi de rester en contact avec ses propres racines.
© Nicolas Mingasson - Observatoire Photographique des Pôles
Le Musée de l'Homme s'intéresse à toutes les formes de vie et à la diversité des modes de vie. Le Musée de l'Homme explore notamment l'étendue de la diversité culturelle et les capacités d'adaptations des sociétés humaines à des environnements très différents. Le Musée de l’Homme développe ainsi une réflexion sur l’avenir des populations natives à l’heure où plus une seule aire géographique, aussi reculée soit-elle n’échappe à la modernité. C’est à ce titre que le Musée de l’Homme a décidé de s’associer à l’Observatoire Photographique des Pôles pour présenter le travail photographique de Nicolas Mingasson sur les populations dolganes du Taïmyr. Ces questionnements, ainsi que la volonté de les documenter et des les partager avec le grand public se trouvent également au cœur du projet développé par l’Observatoire Photographique des Pôles, qui s’est trouvé être partenaire naturel du Musée de l’Homme pour explorer et illustrer la question des cultures traditionnelles et de la modernité au travers de l’exposition « Destins Dolganes ».