Daido Moriyama Dog and Mesh Tights, 2014-2015 Diaporama de 291 photographies noir et blanc, 25 min Musique de Toshihiro Oshima Conception audiovisuelle : Gérard Chiron Courtesy of the artist / Ge
Expositions du 6/2/2016 au 5/6/2016 Terminé
Fondation Cartier pour l'Art Contemporain 261, Boulevard Raspail 75014 Paris France
Fondation Cartier pour l'Art Contemporain 261, Boulevard Raspail 75014 Paris France
Daido Tokyo de Daido Moriyama
Marquée par les changements spectaculaires du Japon dans les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale, la génération de photographes à laquelle appartient Daido Moriyama contribue à l’invention d’un langage visuel nouveau, voulant saisir les mutations d’une société nippone qui oscille entre tradition et modernité. Après des études de graphisme à Osaka, Daido Moriyama décide de se consacrer à la photographie et rejoint Tokyo en 1961. Il est profondément influencé par les DAIDO TOKYO photographes d’avant-garde de l’agence Vivo, notamment par Shomei Tomatsu et Eikoh Hosoe. Il retient du premier la fascination pour la rue et apprend chez le second le goût de la théâtralisation et de l’érotisme. À la même période il découvre William Klein, Robert Frank et s’imprègne de la grande liberté photographique qui les caractérise ; c’est notamment d’eux qu’il tient sa manière de capturer ses sujets en mouvement, se servant de l’appareil photo comme d’un véritable prolongement du corps. Cette combinaison d’influences se lit dans ses débuts, en tant que photographe indépendant à partir de 1964, puis dans les projets qu’il réalise pour Provoke – revue qu’il rejoint en 1968. Ses images d’avant-garde, transgressives et pulsionnelles reflètent la contestation et la prise de conscience japonaise. Sa première monographie Japan: a Photo Theater (1968) puis son livre d’artiste Farewell Photography (1972) lui valent une notoriété immédiate. Son travail connaît dès lors un grand retentissement dans le milieu artistique tant au Japon que dans le reste du monde. Révélant le goût de l’artiste pour les cadrages chancelants et les textures, ses photographies en noir et blanc très contrastées constituent l’essence de son travail et contribuent à sa renommée internationale.
© Daido Moriyama
Tokyo Color, 2008-2015
Tirage chromogène, 111,5 x 149 cm
Courtesy of the artist / Daido Moriyama Photo Foundation
Cali Clair obscur de Fernell Franco
Enfant pendant la guerre civile la Violencia qui fait rage en Colombie entre 1948 et 1953, Fernell Franco fait partie des milliers de réfugiés qui fuient la campagne pour s’installer dans les quartiers pauvres et marginalisés de Cali. Il commence très tôt à travailler et apprend la photographie en autodidacte alors qu’il est coursier dans un studio photographique, puis en tant que fotocinero (photographe professionnel ambulant). En 1962, il travaille comme photoreporter pour El País et Diario Occidente, puis comme photographe de mode et de publicité pour des magazines comme Diners et Elite. Son métier le confronte alors quotidiennement à la violence et aux inégalités de la société colombienne l’artiste documente ainsi tout autant les émeutes urbaines et les violences du pays, que les cocktails de l’élite de Cali. Stimulée par l’arrivée de réfugiés fuyant la Violencia et par l’essor de l’industrie sucrière, Cali connaît à cette époque une forte croissance démographique et économique
ainsi que de nombreuses mutations urbaines. C’est à ce moment qu’émerge une communauté artistique extraordinairement riche, transformant l’ancienne périphérie de la ville en important centre culturel. Rapidement intégré à cette scène artistique dynamique grâce à son travail de photoreporter, Fernell Franco y côtoie l’écrivain Andrés Caicedo, les cinéastes Luis Ospina et Carlos Mayolo ou encore les artistes Ever Astudillo et Oscar Muñoz avec lesquels il partage une fascination pour la culture populaire et un intérêt pour la ville – des thématiques alors encore peu explorées dans l’art, la littérature et le cinéma colombiens.
Fernell Franco
Série Amarrados, 1976
Tirage gélatino-argentique, 24,6 x 36 cm Tirage d’époque, rehaussé par l’artiste Collection privée, Paris
© Fernell Franco
Courtesy Fundación Fernell Franco Cali / Toluca Fine Art, Paris