Mardi 10 Novembre 2015 14:16:00 par Antoine Coutin dans Expositions

Pour la première fois dans l’Histoire, l’homme dispose d’outils lui permettant de reconfigurer le vivant et de le fusionner avec le non-vivant. En fonction de ses désirs, de ses craintes, de ses espoirs, il transforme et reprogramme la matière organique pour créer de nouvelles espèces hybrides. Toutes les créatures présentées dans le bestiaire imaginaire «Post Natural History» témoignent de ces nouvelles possibilités qu’apportent la biologie synthétique, la cybernétique ou encore les nanotechnologies. Ce sont des organismes en voie d’apparition. Ces nouvelles créatures, si étranges et familières, sont à la fois le résultat d’expériences, de mutations permettant de s’adapter aux changements de l’environnement et la projection fantasmée d’une nature hybride.

© Vincent Fournier
 

Le classement des espèces par ordre alphabétique s’inspire des premiers bestiaires de la Renaissance où créatures rélles et imaginaires sont inextricablement liées. A l’instar de cette période de l’Histoire, c’est un miroir où se reflètent et se jouent nos interrogations devant une nature et des phénomènes inexpliqués. Après avoir désanchanté notre monde, la science et la technologie semblent désormais lui redonner des airs de magie. Il émerge de cet imaginaire fécond de nouvelles chimères qui modifient notre perception du monde vivant et trouble la frontière entre le naturel et l’artificiel.

© Vincent Fournier

Avec ce voyage dans le temps, le projet «Post Natural History» imagine les archives d’un monde futur où comme le dit la Reine Blanche dans «Alice au Pays des Merveilles», la mémoire fonctionne dans les deux sens - dans le passé mais aussi dans le futur. Un monde, pour reprendre les mots de Jean Claude Ameisen, dans lequel on se souvient de ce qui n’est pas encore survenu - de ce qui adviendra demain.


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