Jeremy Kost, A Single Man, 2015 Polaroid avec peinture acrylique, detail, 70cm x 70cm
Expositions du 12/11/2015 au 13/12/2015 Terminé
Galerie Nuke 11 rue Sainte Anastase 75003 Paris France
La Galerie Nuke est heureuse de présenter une exposition des nouvelles peintures de Jeremy Kost. Reconnu pour ses Polaroids et ses collages montrant créatures de la nuit, drag queens et mannequins, Kost a réalisé ce que peu d’artistes ont fait ; il a pris un tournant inattendu dans son œuvre tout en maintenant ses racines accessibles. Perçu comme un outil profane depuis son invention, le Polaroid a changé l’état d’esprit de toute une génération qui, soudainement, s’est retrouvée capable de capturer et documenter tous les aspects du quotidien.Galerie Nuke 11 rue Sainte Anastase 75003 Paris France
Jeremy Kost, A Single Man, 2015, Polaroid avec peinture acrylique.
Propulsé par cette envie documentaire des années 1980 et 1990, le monde de l’art est rempli d’hommages à la photographie de soirée ingénue. Peu néanmoins sont capables de dépasser le statut de dérivé, de copie et à insuffler une touche personnelle et une rigueur artistique.
Cette nouvelle série de Polaroids combine des hommes seuls avec des
bandes de peinture tentant d’unir ces figures solitaires.
Jeremy Kost, A Single Man, 2015, Polaroid avec peinture acrylique
De la même manière qu’Andy Warhol et Lucas Michael sont parvenus à créer des
univers nouveaux grâce au processus soi-disant simple de Polaroid, Jeremy Kost retravaille une technique historiquement liée à l’instantanéité afin de réaliser des images complexes et multidimensionnelles qui, malgré leur sujet, protestent sublimement contre la consommation facile.
Ces tableaux ajoutent une solide patina de peinture brillamment subtile, comme les joues rouges aguicheuses de Jean-Honoré Fragonard et François Boucher. Les pigments sensuels de Kost dansent avec excès, un « art brut » moderne qui rappelle les compositions grotesques et sédimentaires de Jean Fautrier - restant glorieusement captivantes même dans leur état d’abjection. Ainsi, notre interaction avec les paysages et intérieurs en apparence bruts de Kost, s’entrelace avec les politiques de la peinture et de son indiscipline tactile. Kost nous présente une nuit en club, des corps qui se rencontrent sous les lumières saturées et qui se séparent à l’aube.
De la même façon que le Polaroid ne peut être répliqué, les modèles de Kost n’existent qu’en isolation. Il fusionne néanmoins des figures disparates avec la grille, créant par là une continuité visuelle. L’usage de la grille de Kost renvoie en quelque sorte à l’érotisme féministe- formaliste d’Agnès Martin, Helen Frankenthaler et Elise Adibi, dont les formes régimentaires n’excluent pas un engagement dans des politiques d’identité. De la même façon, Kost bouleverse la fonction réductrice, organisationnelle de la grille en amplifiant la présence du corps – dans la forme de la chair corporelle ainsi que dans la chair de sa technique. Chaque image est, par définition, aussi unique qu’un être humain, car quand le Polaroid est fait, il est devient une présence physique, complète et irréversible – une conception chimique immaculée. La finitude du Polaroid réside dans le fait qu’il n’y a pas de retour en arrière possible une fois que le film a été développé : c’est un processus précaire que Kost utilise adroitement. Tout comme Sally Mann, il sait si les défauts d’une image respectent ou diminuent sa force.
Jeremy Kost, A Single Man, 2015, Polaroid avec peinture acrylique
Vernissage: 12 Novembre 2015, 19h - 22h