Mickalene Thomas, Maya#7, 2015. Strass, acrylique et huile sur panneau de bois. 213.36 x 228.6 cm (84 x 90 inches)
Expositions du 19/11/2015 au 26/12/2015 Terminé
Galerie Nathalie Obadia-Bruxelles Rue Charles Decoster, 8 1050 Bruxelles Belgique
Après lui avoir consacré sa première exposition en France en 2014, la Galerie Nathalie Obadia est très heureuse de présenter « I am your sister », la première exposition personnelle de l’artiste américaine Mickalene Thomas en Belgique.Galerie Nathalie Obadia-Bruxelles Rue Charles Decoster, 8 1050 Bruxelles Belgique
À cette occasion, Mickalene Thomas, artiste pluridisciplinaire et réalisatrice parmi les plus reconnues sur la scène artistique américaine actuelle, propose une « double » exposition à la Galerie Nathalie Obadia de Bruxelles. Parmi une sélection de ses œuvres les plus récentes (tableaux, photographies, collages), l’artiste a choisi de montrer celles d’autres artistes internationaux réunis en raison des affinités électives qui les unissent. Ce « tête-à-tête », pour reprendre la formule de Mickalene Thomas, est le nouvel opus d’une série initiée en 2012.
Mickalene Thomas, Shinique: Now I know, 2015. Strass, acrylique et huile sur panneau de bois. 243.9 x 304.8 cm (96 x 120 inches)
« I am your sister » permet à Mickalene Thomas de poursuivre l’exploration d’un de ses thèmes de prédilection : la féminité, et plus particulièrement celle de la femme noire. Son approche remet en question l’histoire classique de la peinture qui a longtemps éludé, voire raillé, la négritude. Le titre de l’exposition bruxelloise fait d’ailleurs référence à l’un des plus célèbres textes d’Audre Lorde (1934-1992), figure emblématique de la littérature noire américaine. Le sous-titre de cette anthologie, « Black Women Organizing Across Sexualities », indique clairement les préoccupations de son auteure – noire, femme et lesbienne. Ces spécificités identitaires, partagées par Mickalene Thomas, sont au fondement du recueil d’Audre Lorde, constitué de textes écrits dans une Amérique post-ségrégationniste, promouvant révolution et changement.
Outre le libéralisme social et la sexualité qui s’illustrent dans l’œuvre d’Audre Lorde, l’univers artistique de Mickalene Thomas fait directement référence aux années 1950-1970 qui riment, aux Etats-Unis, avec les mouvements Black Power et l’affirmation d’une réalité socioculturelle afro-américaine qui l’accompagne. Cette dernière s’est rapidement codifiée par le biais d’une esthétique saoul ostensiblement flamboyante et exubérante que l’on reconnaît instantanément dans les œuvres de Mickalene Thomas. Dans des environnements domestiques réinventés, elle place, au centre de la scène, ses muses dont les corps épanouis sont savamment disposés dans des décors vintage saupoudrés de strass, et créés à partir d’une riche gamme de techniques. Elle fait alors prendre à ses modèles des poses qui subliment sa vision contemporaine de la femme américaine. Elle convoque ainsi quelques grands précédents picturaux, de Courbet à Balthus, en passant par Manet, Matisse ou même Ingres et La Grande Odalisque qu’elle se réapproprie dans un portrait de Shinique, l’une de ses muses, prenant cette fameuse pose langoureuse (Cf. Shinique: Now I Know, 2015).