Exposition à la Fondation EDF
Véritables évocations poétiques de « Climats », ce sont près de 30 installations, photographies et vidéos qui illustrent les parts de naturel et d’artificiel que nous y projetons aujourd’hui, les symboliquesqui y ont été attachées et celles que le monde contemporain a créées ensuite. Monumentales, étonnantes, utopistes, inquiétantes, drôles ou émouvantes, l’exposition privilégie des œuvres d’artistes pour lesquels le climat, pris dans un sens large, est un outil de travail et non le support d’une contestation littérale.
Hicham Berrada, Céleste. Vidéo
L’installation centrale de Tetsuo Kondo (avec Transsolar), Cloudscapes, a valeur d’ouverture et de paradigme pour l’ensemble de l’exposition. A l’intérieur d’une structure transparente, le visiteur monte des marches et traverse un nuage dont
la composition est identique à celle d’un véritable nuage. La question de l’artificialité est ainsi posée. La volonté illusionniste de l’homme de produire des images identiques à celle de la nature côtoie l’idée de pouvoir dompter la nature au point de la recréer de toute pièce. L’idée de se placer au-dessus d’un nuage laisse entrevoir une volonté aussi poétique qu’utopique d’imaginer une nouvelle occupation de la Terre.
L’exposition propose un cheminement métaphorique et poétique des interprétations et usages du climat par les artistes en 3 parties : « L’état du ciel » autour de l’installation de Tetsuo Kondo Cloudscapes, présente plusieurs démarches d’artistes qui souhaitent capter, par la prise de vue photographique ou par la reproduction, le climat. Par leur manipulation, les artistes questionnent l’essence de la nature, la remettent en cause, voire même la détournent. On y croise les nuages de Bente Skjottegaard, Marina Abramović, Sonja Braas, Vaughn Bell, Hicham Berrada, les nébuleuses de Charlotte Charbonnel, Spencer Finch, Chema Madoz, Chris Morin, Yoko Ono...
« Equilibre précaire » témoigne de l’état transitoire et changeant d’un environnement. Figées ou en mouvement, les œuvres semblent évoluer, passer d’un état à un autre, ou se maintenir dans une ordonnance instable. Le visiteur découvre ici le travail de cartographie climatique de Baily, Corby & Mackenzie, Julien Charrière, Rebecca Digne, Hans Haacke, la mer d’Ange Leccia, Pavel Peppertsein, Stéphane Sautour ... « Catastrophes ordinaires », propose une rêverie cauchemardesque autour de phénomènes dont l’origine naturelle ou artificielle est indistincte. Invitation à étudier et à percevoir les éléments qui nous entourent d’une nouvelle manière, les œuvres attestent d’un ensemble d’incidents devenus communs. Les « champs d’ozone » du collectif HeHe, Cécile Beau, l’éclair de Charlotte Charbonnel, Testumi Kudo, Laurent Grasso et « la porte de l’enfer » d’Adrien Missika ponctuent cette dernière partie.