c’est ma ressemblance avec sa sœur disparue qui déclencha ma rencontre avec tut, un pêcheur vivant à kampot dans le sud du cambodge, puis la curiosité réciproque, et le retour de la mémoire. à partir de ce lien ténu s’est tissée une relation de confiance, construite sur plus de 3 ans, pendant lesquels il m’a racontée les tortures subies lorsqu’il était encore adolescent, et jusqu’à présent enfouies en lui.
parce que nous ne parlons pas la même langue, notre communication s’est développée dans le silence, à travers le langage du corps. les mimes se sont mêlés au quotidien, la violence passée pouvant ressurgir au travers de chaque objet. une fleur coupée, une amputation ; un fruit ensaché, l’étouffement. tut est allé jusqu’à se remettre en scène, créer des reconstitutions pour témoigner de ce qu’il a vécu.
ce projet partage une rencontre intime et dresse un portrait sensoriel de la mémoire enfouie, la manière dont elle transparaît dans les gestes, les attitudes et les regards, dont elle peut définir une personne et la marquer à vie. » Émilie arfeuil
en co-production avec le graph-c.m.i, cette exposition propose des photographies d'Émilie arfeuil ainsi que des installations vidéos réalisées par alexandre liebert. elle fait partie du projet transmédia scars of cambodia, qui prend également la forme d'un documentaire de création, d'un livre de photographies et d'un diaporama sonore.