© John Thomson
Expositions du 24/9/2015 au 28/11/2015 Terminé
Maison de la Chine 76, rue Bonaparte Place Saint Sulpice 75006 Paris France
L’île de Formose (Taiwan) compte aujourd’hui 23 M d’habitants. Avant l’arrivée des premiers colons chinois au XVIIe siècle, une quinzaine de tribus malayo-polynésiennes en furent les premiers habitants. De 1895 à 1945, Formose fut annexée par le Japon. En 1947, l’armée du KuoMinTang (parti nationaliste), en déroute devant les troupes du Parti communiste chinois, liquida près de vingt mille Taiwanais. Puis, en 1949, plus de deux millions de «continentaux» se réfugièrent à Taiwan. La «terreur blanche» durera jusqu’en 1964.Maison de la Chine 76, rue Bonaparte Place Saint Sulpice 75006 Paris France
Aujourd’hui Taiwan est l’un des pays les plus modernes et démocratiques d’Asie, et l’un des plus agréables à vivre. C’est également devenu une destination touristique majeure pour les touristes chinois (3 millions par an, 2 fois plus qu’en France) mais également les visiteurs européens qui découvrent la culture chinoise traditionnelle. Taiwan, avec un réseau très dense d’excellentes universités, a été le tout premier des «dragons» du Sud-Est asiatique et a beaucoup contribué à l’essor économique chinois récent. Deux millions de Taiwanais résident en Chine et y assure une grande partie des exportations. Par exemple le groupe taiwanais Foxcom y emploie un million d’ouvriers (assemblage des Iphones, Ipad, etc. pour le compte de Apple). Le contraste est donc saisissant entre cette réalité économique foisonnante riche, moderne, et les 50 premières photos de Formose, en avril 1871, réalisées par le grand photographe écossais John Thomson :
La lagune déserte de DaGou («battre son chien» 打狗 ) est devenu le troisème port mondial, KaoHsiung (高雄), une ville mo-
derne de trois millions d’habitants. De manière caractéristique, sur ces 50 premières photos de Formose, il n’y a pas de Chinois «Han», seulement des Aborigènes des contreforts montagneux au delà de l’actuelle ville de TaiNan.
Ces photos sont restées inconnues jusqu’en 2006 et leur première exposition par la libraire française de Taipei, Françoise Zylberberg, dans le Pavillon français du Salon du livre de Taipei. Faute de tirages albumens anciens, furent exposés des tirages numériques modernes par Michael Gray, historien fameux des techniques photographiques, qui avait scanné - à la demande de René Viénet - les négatifs sur verre, au collodion, préservés par la Wellcome Library à Londres.
Avec ces cinquantes tirages numériques, sont exposées, une trentaine de gravures sur bois de l’année 1875, parues dans «le Tour du Monde», la revue de Charton. Ce n’est que très récemment, en 1978, que la «réconciliation» de ces gravures avec les photos qui les inspirèrent a été faite - dans les collections de la Société de géographie - par Bernard Marbot et René Viénet, à l’occasion de leur exposition à la BNF «La Chine entre le collodion humide et le gélatino-bromure».