Jeunes femmes dansant © Rina Sherman
Expositions du 29/9/2015 au 15/11/2015 Terminé
BNF Bibliothèque Nationale de France - François Mitterrand quai François Mauriac 75013 Paris France
Ethnographe, cinéaste et photographe, Rina Sherman a vécu pendant sept ans au sein d’une communauté Ovahimba d’Afrique australe.BNF Bibliothèque Nationale de France - François Mitterrand quai François Mauriac 75013 Paris France
Au cours de ces années, elle a rassemblé un riche fonds d’images vidéo, de photographies, de notes et de dessins qu’elle a choisi de donner à la BnF. A travers l’humanité du regard de l’ethnographe, l’exposition multimédia qui lui est consacrée livre un témoignage unique sur le temps du quotidien de cette société d’éleveurs de bœufs et son patrimoine culturel immatériel. Une expérience partagée à découvrir à la Bibliothèque.Les Ovahimba sont installés de part et d’autre de la rivière Kunene qui forme la frontière entre la Namibie et l’Angola. Rina Sherman a partagé la vie d’une petite communauté entre 1997 et 2004. De son étude, elle a rapporté une centaine d’heures de vidéo et de sons et des milliers de clichés. Le fonds d’archives « Les Années Ovahimba – The Ovahimba Years » compose un tableau d’une immense richesse des sociétés de langue Otjiherero d’Afrique australe. En faisant don de ses documents à la BnF, Rina Sherman veut garantir la pérennité de ces archives, qui sont pour la plupart fixées sur des supports audiovisuels et numériques fragiles. La valeur de témoignage de ce fonds est d’autant plus forte que la société Ovahimba connaît depuis plusieurs années une rapide évolution de sa façon de vivre en raison d’un contact croissant avec d’autres modes de vie.
Dans cette exposition Rina Sherman met en scène cette matière foisonnante, dans l’esprit de « l’anthropologie partagée » chère à Jean Rouch. Elle s’attache à restituer des rituels et des moments du quotidien qu’elle a partagés avec différents membres de la communauté. Les films et les photographies se font écho pour restituer la trame des saisons et des jours : le creusement d’un puits, le sacrifice d’un bœuf au cours d’une cérémonie funéraire, le rituel de désenvoûtement d’une jeune femme, la séance de coiffure d’un jeune homme... Des dessins d’une grande beauté interpellent le visiteur. Témoignage touchant des rituels et du quotidien, réalisé par un membre de la communauté à qui Rina Sherman a confié le soin de documenter la vie et l’environnement. Les qualités du travail photographique de Rina Sherman se remarquent en particulier dans une série de portraits de femmes, d’hommes et d’enfants Ovahimba. Dans chacune de ces images, une personnalité se manifeste et nous livre son regard comme une énigme ouverte. « Deux choses n’ont jamais cessé de retenir mon attention pendant ces sept années », explique la photographe-ethnographe : « la façon qu’ont les Ovahimba de fixer leur regard sur un étranger et leur manière d’apparaître et de disparaître sans que personne les ait vu arriver ou partir. A ces échappées furtives répond ce regard statique et immobile, où transparaissent parfois une lueur interrogative ou bien un sourire suggérant une sympathie possible pour des visiteurs que personne n’a invités»