© Dimitri Robert
Sous le prisme du voyage et de l’ailleurs, qu’il soit intérieur ou physique, il s’agit ici de faire écho aux transformations que subit le paysage, jusqu’au bâtiment du 6b durant cette période estivale : l’arrivée d’une plage, la constructions de pontons, la mise à flot d’une programmation riche nichée entre deux bras d’eau.
Death Valley © Pieter van der Schaaf
Ici les lointains propose une plongée dans le travail de douze artistes, six artistes résidents au 6b, et six artistes membres de l’association Jeune Création. Inspiré du texte « Le jardin exalté », du recueil « Déplacements Dégagements » d’Henri Michaux, poète français, matelot à vingt ans et avide explorateur du monde physique et sensible, ici les lointains remonte le fil d’une exploration plastique de territoires éloignés, quotidiens et imaginaires. Les travaux des artistes imposent ce « déplacement » cher à Michaux : la confrontation avec un élément extérieur qui trouble les sensations et projette le sujet dans un ailleurs. En s’extirpant d’un hic et nunc impérieux, peut-être pourra-t-il expérimenter le « dégagement », une mise en danger de l’être qui réside dans la mise à distance de lui-même.
À travers l’exploration de territoires sensibles, ici les lointains aborde tant l’exil au monde et à soi même, la recherche de terres inconnues et la confrontation aux mythes qu’un voyage dans le très-proche, transfigurant le quotidien et le domestique en de nouvelles conquêtes sensibles. En creux, c’est la notion de paysage qui relie tous ces travaux. Il s’élabore ici dans une diversité de médiums et dans une compréhension large, entre espace et surface. À travers le voyage, l’exploration des lointains nous apprend que c’est finalement faire part du paysage que de s’y aventurer.