Montevideo, Faux Frère, 1999 © Laure Vasconi
Expositions du 10/10/2015 au 7/11/2015 Terminé
Galerie SIT DOWN 4, rue Sainte-Anastase 75003 Paris France
Du Caire à Rome, d’Hollywood à Babelsberg, de Paramount à Fox, Laure Vasconi a vadrouillé, déambulé, flâné, rêvé, toujours armée de sa prothèse devenue naturelle, l’appareil photo. Dans des studios plus ou moins en activité, en sommeil, voire en déshérence, elle a observé les coulisses des usines à rêves du XXème siècle, capté l’envers, les plis, l’inconscient du cinéma, saisi le hors champ des films. Dans des locaux le plus souvent déserts, mais parfois peuplés de quelques employés, fourmis invisibles mais indispensables de la grande ruche cinéma, elle n’a eu de cesse de photographier ce que les foules ne voient jamais : la béance du cinéma, la latence entre les films, avant ou après que ceux-ci soient fabriqués.Galerie SIT DOWN 4, rue Sainte-Anastase 75003 Paris France
Los Angeles © Laure Vasconi
Hangars vides, trétaux, cimaises, machineries, vestiaires, placards, tiroirs, costumes, perruques, mannequins forment le monde englouti, le labyrinthe obscur, le liquide amniotique de la vie des films, toujours soustrait à la vue du public. Géologue, spéléologue, exploratrice du cinéma, Laure Vasconi opère donc un travail de dévoilement, révélant les entrailles cachées de la plus grande machine à fantasmes des cent-vingt dernières années. 120 ans, c’est vieux, et c’est aussi cet âge canonique, cette possible agonie qu’enregistre la photographe, produisant les dernières traces d’un art et d’un monde, d’une “industrie artisanale“ en voie d’être submergés par l’ère digitale.
Documenter les coulisses d’un art en pleine mutation, c’est aussi produire un genre de film en images fixes, c’est prolonger la magie du cinéma et sa puissance d’évocation : tel est l’art paradoxal de Laure Vasconi, telle est la beauté émouvante de sa série sur les grands studios.
Serge Kaganski