© Samuel Bollendorff
Expositions du 6/7/2015 au 8/8/2015 Terminé
Rencontres d'Arles 34 rue du Docteur Fanton 13200 Arles France
En France, entre 2011 et 2013, une personne s’est immolée par le feu sur la place publique tous les 15 jours. De Jan Palach aux moines tibétains, l’immolation par le feu apparaît, partout et de tout temps, comme un acte de protestation ultime. En France, le déni de ces actes, traités comme des faits divers, condamne à l’oubli leur portée contestataire qui pointe le délitement du projet social français.Rencontres d'Arles 34 rue du Docteur Fanton 13200 Arles France
S’immoler sur la place publique, c’est convoquer la responsabilité d’une entreprise, d’une institution, d’un Etat. Le choix des lieux pointés par ces actes fait sens et constitue une part du message. En Tunisie, Mohamed Bouazizi s’est immolé devant le siège du gouvernorat qu’il estimait corrompu, Apostolis Polizonis s’est immolé devant la Banque tenue pour responsable de sa faillite. Sur le parking de son entreprise publique, dans la cour de l’école, devant le centre des impôts, ou Pôle emploi... en 2011, les chiffres des immolations par le feu en France ont été comparables à ceux d’un Tibet occupé par la Chine.
© Samuel Bollendorff
Ce qui est inédit, c’est que cet acte politique a gagné l’Occident démocratique et des pays où devraient exister d’autres moyens pour se faire entendre que de prendre, en dernier recours, le peuple à témoin.
Samuel Bollendorff a photographié 11 de ces lieux, en France et à l’étranger. « Comment rendre compte ? Nul besoin de donner à voir la violence d’une immolation pour être sensible à un tel événement, pour en recevoir l’onde de choc. Au contraire. Le calme et le vide des lieux nourrissent l’imaginaire de chacun. L’orchestration du déni figure l’horreur ». Ce projet restitue le vide de ces lieux laissés sans trace et les paroles de ces hommes et femmes ou de leurs proches, restées sans échos.
Un projet réalisé avec le soutien du Centre National des Arts Plastiques, du Centre National de l’Audiovisuel-Dudelange, des éditions Textuel et duFonds de dotation agnès b.