© Nicolas Guilbert
Entre le premier cliché à l’Instamatic d’une tête de girafe dépassant du toit d’un camion, publié dans la rubrique des lecteurs de Paris-Match et le premier livre, Animaux et cie, rassemblant trente-cinq années de prises de vues, il y a eu toute une vie avec les images. Le dessin, la peinture, l’illustration, la mise en page de livres et la fréquentation des photographes qu’on admire. Lui, n’était pas photographe, il prenait des photos. Sans se vanter. Ici, on n’aime pas les touche-à-tout alors les touche-à-tout autodidactes, vous pensez !
Il lui aura donc fallu toute une vie, et même une deuxième, pour renaître en photographe.
Voici les images qui mêlent humour tendre et mouvement enchanté. Regardez ce portrait d’un petit chien grimpé sur un lit à baldaquin devenu un aristocrate à fraise dans un décor de riches tentures.
Longtemps, Nicolas Guilbert a pratiqué le noir et blanc, tradition de la photo de rue oblige. Puis, un matin, il est allé voir du côté de la cou- leur et soudain c’est comme une pièce que l’on rafraîchit, un tableau qu’on dépoussière. Le voilà classique de plain-pied dans la modernité. Marcher. Longtemps. Regarder, regarder mieux, capturer, regarder plus, attendre, capturer. Puis s’enfermer dans l’atelier et regarder à nouveau. La photographie est une histoire de désir. Le spectacle du monde est le même pour tous. Et puis, il y a celui qui désire plus que tout que ça arrive, que ça s’équilibre. Alors, un bref instant, le chaos prend forme sous ses yeux. Ainsi naissent les images, et avec elles les photographes.