© Valérie Belin, Lido (Sans titre), 2007 / Galerie Nathalie Obadia
Expositions du 24/6/2015 au 14/9/2015 Terminé
Centre Pompidou Place Georges Pompidou 75004 Paris France
D’où provient ce sentiment d’inquiétante étrangeté que produisent les photographies
de Valérie Belin? De la carnation vivante de ses mannequins de vitrine, de la fixité du visage de ces femmes rencontrées dans la rue ? De l’aspect organique de ces carcasses de voitures, du caractère sculptural de ces bœufs écorchés ? Est-ce un sosie ou une statue de cire ?Centre Pompidou Place Georges Pompidou 75004 Paris France
Le Centre Pompidou consacre, pour la première fois, une exposition à l’œuvre de Valérie Belin du 24 juin au 14 septembre. Constituée d’une trentaine d’œuvres, l’exposition est organisée autour de la toute dernière série de Valérie Belin, « Super Models ». Cette nouvelle proposition renoue avec la thématique du mannequin qui est au cœur du travail de l’artiste, en lien avec des œuvres antérieures provenant de collections publiques ou privées.
Par le traitement de la lumière, des contrastes, les proportions des tirages et autres paramètres savamment orchestrés, Valérie Belin joue de l’incertitude. Devant ses images, il est souvent difficile de dire si ce que l’on regarde est doué de vie ou inanimé, réel ou virtuel, naturel ou artificiel. Des détails subtils qui interrompent la continuité quotidienne, ramenant au concept d’inquiétante étrangeté de Sigmund Freud qui la définissait justement comme « Le fait de douter qu’une créature apparemment vivante soit animée, et à l’inverse l’idée qu’une créature sans vie pourrait bien être animée, en se référant à l’impression produite par les mannequins de cire, les poupées ou les automates réalisés avec art » [ Sigmund Freud, « L’Inquiétante étrangeté », 1919 ]. C’est cela précisément qui confère aux œuvres de Valérie Belin une singulière puissance et le choix des œuvres ici réunies, « Michael Jackson », « Black Women I », « Lido », « Meats », « Engines », ..., illustre cet aspect spécifique de son travail.
Une coédition avec les Éditions Dilecta réunissant des essais de Larisa Dryansky et Clément Chéroux ainsi qu’un entretien de Valérie Belin avec Roxana Marcoci, accompagne l’exposition.