© Sheppard Pepper
Expositions du 21/3/2015 au 4/4/2015 Terminé
Galerie Basia Embiricos 14, rue des Jardins Saint Paul 75004 Paris France
Depuis quelques années, dans les communiqués de presse, les articles, les discours, un mot m’interpelle : « LES JEUNES ». Le plus souvent il reste accolé aux mauvaises nouvelles : les voitures brûlées, des bagarres, des viols, des vols, des violences…Galerie Basia Embiricos 14, rue des Jardins Saint Paul 75004 Paris France
Qui sont ces personnes appelées les « JEUNES » ?
Dans l’ensemble, on comprend qu’il s’agit des hommes pour la plupart, venants de banlieues à la double nationalité « à slash » qu’on évite de mentionner afin de ne pas « stigmatiser » la plupart de ces « JEUNES » nés en France. Bref, la langue de bois qui prend part sur les faits réels.
Afin de ne pas rester « immobile » dans la société qui évolue, je propose cette année, de faire revivre, comprendre et voir l’énergie des « JEUNES », l’inspiration des « JEUNES » les propos qu’ils abordent - ces « JEUNES » vivant en France, des jeunes hommes et des jeunes femmes - des « JEUNES à slash ».
- Basia Embiricos
© Sheppard Pepper
La première édition concerne le travail de Sheppard Pepper, américain et italien, né à New-York en 1990 et vivant à Paris. La passion de la photographie lui vient très tôt, notamment à travers la découverte de l’œuvre de Bruce Weber. A l’âge de 12 ans, il gagne un premier concours avec un cliché intitulé « Au Pied des Pissenlits ».
Après avoir obtenu son baccalauréat à Paris, il poursuit ses études à l’Université de Bard aux Etats-Unis, où la ferme qu’il partage avec ses amis devient le théâtre d’une série de photos marquées par l’abandon et le détail : « L’essentiel pour moi était de capturer l’enthousiasme et la fureur de la jeunesse dans ce qu’elles ont de plus primitif. Montrer les interactions, sans les déconstruire. Donner à voir ce qui est et qui ne supporte aucune verbalisation ».
A l’issue de son cursus, Sheppard Pepper publie son premier recueil Humilities à Station Hill Press, Firsts, qui mêle poèmes et photographies.
Photographe, poète, mais également musicien, il enregistre en ce moment son premier album avec son groupe « Pepper Brothers ».
« Les décors changent, son regard reste le même… Il y a toujours quelque chose d’intime, de familier dans ses photos. Tous ces instants, il ne les vole pas. Comme si les sujets, les paysages étaient ses complices. Comme s’ils se laissaient faire. Une jeune fille au regard de bébé et à l’âme de voleuse… Un garçon qui se réveille à peine… Ou était-elle? À quoi rêvait-il? À Rome? À Paris? New York? L’émotion est toujours la même, toujours différente. Comme autant de variations de bleus… »
- Sacha Sperling
L’œil du photographe est à la vie ce que la plume du poète est à la langue. Il en capture l’instant, elle en capture le mot. Dans les deux cas, c’est un seul et même élan où l’œil et la plume voyagent ensemble jusqu’au bout du monde, jusqu’au bout de soi, et c’est un étrange et merveilleux mystère que d’y être entraîné par Sheppard R. Pepper. Lui qui, comme poète et photographe, est précisément des deux voyages. C’est ici que nous partons avec lui par la porte de l’ordinaire, ce seuil de tous les jours où chacun passe sans se le dire et d’où jaillissent des visions d’un corps à l’envol, de deux corps qui s’enlacent, d’un corps qui dort, d’un corps qui cuisine, qui bricole, qui travaille, d’un corps qui se rase, de peau ou de métal, de bras et d’ailes, tout le corps, rien que le corps des pieds au visage, sur les toits, dans le ciel, sous le soleil, la mer, et sur la terre de sable et de pierres, et même l’eau d’un lac où il se fait aussi léger que la plume du poète. Entre dehors et dedans, ce corps se déploie égal à lui-même, sans fard, sans mentir, toujours selon le même format, le même cadre systématique du Nikon Nikormat. Le noir et le blanc souvent, aussi la couleur parfois, comme pour rappeler à nos yeux que tout ceci est un rêve, mais que tout ceci existe, a existé et existera encore, encore, et en corps.
- Charles Flammand